Leur société

Claude Guéant : il connaît la maison de l’Intérieur…

Claude Guéant a été ce qu’il est convenu d’appeler un grand serviteur de l’État : ex-préfet, ex-directeur de la police nationale, ex-secrétaire général de l’Élysée, ex-ministre de l’Intérieur de Sarkozy.

Les fonctions de Guéant l’ont conduit à faire appliquer les rigueurs de la loi, le respect de l’uniforme et accessoirement à se spécialiser dans les déclarations fracassantes et d’inspiration extrême droitière sur la sécurité et l’immigration. Eh bien, à 77 ans, et retraité, Guéant vient d’être condamné à six mois de prison ferme pour escroquerie dans le cadre de la campagne des élections législatives de 2012, où il était candidat. La justice n’a pas voulu s’acharner sur le vieil homme : il purgera sa peine chez lui, un bracelet électronique à la cheville.

En fait, on ne sait plus trop où Guéant en est avec la justice, et peut-être même lui non plus, tant cela commence à dépasser largement les lignes consacrées à sa carrière sur sa page Wikipédia. Affaires du financement libyen de la campagne de Sarkozy en 2007, affaires des sondages du même Sarkozy, affaire dite des tableaux flamands, affaire dite des primes de cabinet, car Guéant avait puisé dans la caisse des fonds spéciaux pour arrondir ses fins de mois. Pour cela Guéant a pour l’instant fait deux mois de prison ferme dans le quartier VIP de la Santé fin 2021, parce qu’il mettait beaucoup de mauvaise volonté à payer ses amendes pour ses démêlés avec la justice. Il est sorti, très vite, pour raison de santé, et c’est aussi pour raison de santé que la justice vient de se montrer clémente en l’assignant à résidence pour six mois.

Claude Guéant, c’est du passé, diront certains, et c’est une exception, diront d’autres. À moins qu’entrer à l’Intérieur pour conduire les basses œuvres de l’État, tout en prêchant la vertu et le respect de la loi, nécessite d’avoir de grosses dispositions à l’action mafieuse.

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