Féminicides : Darmanin fait de la mousse04/08/20212021Journal/medias/journalarticle/images/2021/08/P5-3_2018_11_24_Manif_Femmes_15_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C123%2C2362%2C1452_crop_detail.jpg

Leur société

Féminicides : Darmanin fait de la mousse

Une nouvelle fois, le gouvernement tente de montrer qu’il lutte contre les violences faites aux femmes. Alors même que les derniers féminicides indiquent que la police ne se soucie guère de protéger les femmes menacées, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, a annoncé des mesures qui ne sont que du vent.

Illustration - Darmanin fait de la mousse

Cela fait suite à la publication par son ministère d’un rapport sur les morts violentes au sein des couples, qui rappelle que 102 femmes ont été tuées par leur conjoint en 2020. Parmi ces meurtres, deux femmes assassinées, l’une à Mérignac et l’autre à Hayange, avaient signalé à la police, de manière répétée, que leur compagnon violent les menaçait. Et pour comble, dans le premier cas, le policier qui avait enregistré la plainte venait lui-même d’être condamné pour violences conjugales !

L’agitation ministérielle essaye donc de compenser l’effet désastreux de cette révélation. Des policiers supplémentaires seraient recrutés et, dans chaque commissariat, un policier spécialisé devrait s’assurer du suivi des dossiers. Une application pour smartphone permettant de signaler les violences conjugales devrait être lancée à la rentrée. Enfin, le traitement des plaintes pour violences conjugales est censé devenir prioritaire, Darmanin affirmant qu’elles devront « remonter tout en haut de la pile ».

Depuis le début de son quinquennat, Macron présente la lutte contre les violences faites aux femmes comme une cause nationale. Mais le Grenelle des violences conjugales de novembre 2019 avait accouché principalement… de la mise en place d’un numéro vert. Non seulement les mesures décidées sont plus que dérisoires mais les moyens de bien des associations qui agissent réellement sur le terrain pour protéger les femmes ont été réduits.

Croire que l’État et ses organes policiers et judiciaires, formés par le respect de l’ordre établi, des hiérarchies sociales et de la défense des oppresseurs, sont un rempart sérieux pour protéger les femmes des violences serait une illusion. Cela a toujours été par la lutte, par la solidarité sur les lieux de travail ou dans les quartiers, que les femmes ont pu faire reculer l’oppression.

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