Espagne : Podemos entre au gouvernement du PSOE15/01/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/01/2685.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : Podemos entre au gouvernement du PSOE

Après des semaines de laborieux marchandages, Pedro Sanchez, leader du Parti socialiste (PSOE) qui avait obtenu le plus grand nombre de sièges au Parlement lors des élections de novembre 2019, sans toutefois disposer de la majorité absolue, a enfin constitué son gouvernement et présenté son programme.

Aux postes clefs, la majorité des ministres sont socialistes, ou dans une moindre mesure membres d’Unidad Podemos, l’alliance entre Podemos et Izquierda Unida (UP), la coalition constituée autour du Parti communiste. UP obtient cinq des vingt-deux postes ministériels. En plus d’Iglesias, leader de Podemos, qui devient l’un des quatre vice-présidents à qui échoient « les droits sociaux », Garzon, leader d’Izquierza Unida et un des dirigeants du Parti communiste, hérite du ministère du Commerce.

Pedro Sanchez a obtenu l’investiture avec 167 voix contre 165. Il ne le doit qu’à l’abstention des treize députés de la Gauche républicaine catalane (ERC), qui ont marchandé leur abstention contre la promesse de l’ouverture de négociations entre le pouvoir de Madrid et la Généralité de Catalogne pour « résoudre le conflit politique catalan », selon les termes de l’accord.

L’article suivant est extrait de l’éditorial des bulletins d’entreprise de nos camarades de Voz Obrera (Voix ouvrière Espagne-UCI), titré « Nouveau gouvernement, nouvelle opportunité pour lutter » :

« Le nouveau gouvernement est constitué. Ces derniers jours ont été passés à se répartir les vice-présidences et les ministères. Il y a eu beaucoup de tensions et de chamailleries pour se répartir les postes. Mais, au-delà de cet aspect anecdotique, quelle est la politique proposée par ce gouvernement ?

Il peut sembler positif qu’un gouvernement se disant progressiste remplace cette droite arrogante qui fanfaronne au pouvoir, flanquée d’une extrême droite ultranationaliste et antiouvrière forcenée.

Mais si ce gouvernement de « progrès » suscite des illusions, il ne faut pas se cacher la vérité. On connaît depuis longtemps la politique du PSOE au pouvoir. Il va mener la même, avec la priorité en faveur de l’IBEX (le CAC 40 espagnol).

Jusqu’à quel point Podemos et Izquierda Unida pourraient-ils, comme ils le prétendent, réorienter la politique des socialistes vers la satisfaction des revendications populaires ? Évidemment bien peu sur le fond. Et c’est d’autant plus douteux vu l’effondrement électoral de Podemos et sa dérive de plus en plus conciliante vis-à-vis des possédants, qui se traduit dans la tonalité de son discours.

Il n’y a pas d’illusions à avoir : il faudra lutter vraiment pour arracher de vraies mesures en faveur du monde du travail. D’autant que ce gouvernement nouveau n’a rien promis !

Rien n’est annoncé pour en finir avec les plans de licenciements, la précarité. La loi facilitant les licenciements avait d’ailleurs été mise en place par un gouvernement socialiste.

Puisqu’il se flatte d’être un gouvernement de « progrès », c’est le moment pour les travailleurs et les classes populaires d’arracher des améliorations réelles pour le monde du travail.

Le slogan traditionnel de Podemos est : « Oui on peut ». Eh bien, oui, le monde du travail peut : quand les travailleurs s’arrêtent, tout s’arrête. Parce qu’ils font tourner toute la société et que, sans eux, rien ne fonctionne. »

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