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Leur société
Commerce maritime : les armateurs détroussent les peuples
En octobre 2019 le gouvernement algérien avait averti les compagnies maritimes desservant le pays qu’une modification dans le mode de paiement des importations allait intervenir au 1er janvier 2020.
Une partie des frais de débarquement, de stockage et de conditionnement de certaines marchandises importées par bateau devrait désormais être payée en dinars, et non en euros ou en dollars, et des délais de paiement allant jusqu’à neuf mois seraient institués. Il s’agissait de favoriser la compagnie maritime algérienne qui, à ce jour, ne contrôle que 2 à 3 % du trafic, en rendant le marché un peu moins rentable pour les grands armateurs.
Les grandes compagnies maritimes internationales, à commencer par les trois premières, Maersk, MSC et CMA CGM, ont immédiatement répliqué à cette mesure en déclarant qu’elles ne feraient plus escale en Algérie à ces conditions. Elles s’appuient pour cela sur un traité signé entre ce pays et l’Union européenne et qui stipule qu’aucun obstacle ne doit être mis à la libre concurrence.
Il n’a alors pas fallu un mois à l’État algérien pour transformer son décret en simple conseil non impératif. Cet épisode montre comment les grandes compagnies impérialistes imposent à l’État d’un pays ex-colonisé, et derrière lui à sa population, de leur payer la dîme, ne serait-ce que par les conditions du paiement des marchandises importées.