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Turquie : travailleuses licenciées de Flormar en lutte

En lutte depuis mai dernier, des travailleuses licenciées de l’usine Flormar de Gebze, près d’Istanbul, continuent de réclamer leurs droits face au fabricant de cosmétiques, filiale du groupe Yves Rocher.

Licenciées ou forcées à démissionner parce qu’elles tentaient d’implanter le syndicat Petrol-Iş dans l’usine, ces travailleuses avaient alors organisé des manifestations devant celle-ci, pour obtenir ne serait-ce que leurs indemnités. En trois mois, un grand nombre d’entre elles avaient adhéré au syndicat, et les dirigeants syndicaux en avaient informé la direction de Flormar et le ministère du Travail, selon le Code du travail, pour être désignés comme représentants des salariés. La direction n’avait rien voulu savoir et après les quinze premiers licenciements, d’autres avaient suivi, le soutien aux licenciées s’étant traduit dans l’usine par des rassemblements et des applaudissements.

Les syndiquées et les ouvrières soupçonnées de l’être ayant été licenciées, leur nombre atteint à présent 132. N’abandonnant pas la lutte, les travailleuses licenciées ont envoyé à Genève une délégation composée de salariés licenciés et de militants syndicaux : ils y ont fait une intervention devant l’Organisation internationale du travail et sont allés le 20 septembre à Paris.

Devant un magasin Yves Rocher, les délégués des travailleurs de Flormar ont distribué des tracts et remis une pétition revendiquant la réembauche des licenciés et signée par 123 000 personnes.

Leur mouvement qui s’ajoute à d’autres, comme celui des salariés de Cargill à Bursa ou du chantier du troisième aéroport d’Istanbul, montre que la politique quasi dictatoriale d’Erdogan ne fait pas taire les revendications ouvrières.

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