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Dans le monde
Portugal : manifestations contre la spéculation immobilière
Samedi 22 septembre, des manifestants ont parcouru les rues du centre de Lisbonne et de Porto aux cris de « Freinez les loyers, stoppez les expulsions ». Comme dans nombre d’autres villes touristiques du monde, les locations de courte durée, type Airbnb, chassent du centre les anciens habitants et empêchent les jeunes de s’y installer.
À Lisbonne, 15 000 logements dans le centre, un tiers du parc immobilier, lui sont consacrés. En 2017, le prix des logements a bondi de près de 10 %. Dans un pays où le smic est de 850 euros, même avec un revenu correct, bien des gens ne peuvent pas suivre. C’est bien pire pour les familles modestes, les retraités et les jeunes.
Ces dernières années, le Portugal a récupéré une bonne part du tourisme qui se dirigeait auparavant vers l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Les gouvernements ont tout fait pour accélérer cette mainmise de l’industrie touristique. Les quelques freins à la hausse des loyers ont été levés en 2012. On a instauré des visas gold, qui exonèrent d’impôts les étrangers investissant 500 000 euros dans l’immobilier.
Le mouvement de protestation ne s’en prend pas aux touristes, mais dénonce les requins de l’immobilier, qui délogent les locataires et les petits propriétaires pour mettre à haut prix sur le marché des logements qualifiés de pittoresques ou d’historiques. Le logement est en effet un bien essentiel, qui devrait échapper au marché et à la spéculation.