Zemmour à la télé : propos de caniveau26/09/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/09/2617.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Zemmour à la télé : propos de caniveau

Éric Zemmour gagne sa vie depuis des années en proférant sur les écrans des énormités racistes, misogynes et homophobes. Une des dernières en date, ressentie comme une gifle, sans possibilité de réponse, lui vaut une pétition sur Internet qui a déjà recueilli près de 200 000 signatures.

Sur la chaîne télé C8, filiale du groupe Vivendi dont le principal actionnaire est Bolloré, Zemmour a déclaré que le prénom de la chroniqueuse Hapsatou Sy, d’origine sénégalaise et mauritanienne, était une « insulte à la France ». Elle aurait mieux fait, selon lui, de s’appeler Corinne… Coupé à la diffusion, le passage a été posté sur les réseaux sociaux par Hapsatou Sy, qui réclame que Zemmour soit boycotté par les chaînes en raison de son incitation à la haine raciale.

Depuis, Zemmour continue sur le même mode dès qu’on lui présente un micro. Questionné à Sud-Radio sur son nom à consonance algérienne, il s’insurge « l’Algérie n’existait pas avant la France ! ». Peu auparavant, il avait considéré que le militant communiste du PC algérien Maurice Audin, torturé et assassiné par des militaires français pendant la guerre d’Algérie, n’était qu’un « traître méritant douze balles dans la peau ». Dans un passé récent, il avait, entre autres, justifié la discrimination raciale à l’embauche, et accusé la ministre de la Justice Christiane Taubira, qui préparait une loi contre le harcèlement sexuel, de « déviriliser l’homme blanc ».

Les propos choquants de Zemmour ne sont pas seulement stupides. Ils banalisent les trivialités répandues par l’extrême droite, celles qui cherchent à diviser et à opposer une partie du monde du travail à l’autre, les Noirs aux Blancs, les immigrés de fraîche date aux résidents plus anciens, les femmes aux hommes, etc. Ces stupidités qui « claquent » plaisent bien aux vendeurs de buzz que sont certaines chaînes peu inventives et peu regardantes sur la qualité des émissions.

Elles ne mériteraient que d’actionner la zapette, si le courant politique qui les soutient et s’en nourrit ne constituait pas un réel danger.

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