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- Lutte ouvrière n°2617
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Leur société
Travailler plus pour… travailler plus
Le gouvernement a inscrit dans le budget 2019, l’exonération des heures supplémentaires de cotisations sociales, à partir du 1er janvier 2019, en la présentant comme une augmentation du pouvoir d’achat.
En fait, les cotisations sociales étant du salaire différé, ce que les travailleurs gagnent d’un côté, ils le perdent de l’autre. Mais le gouvernement espère regagner un peu de popularité avec ce leurre tout en mettant en place une mesure qui sert les patrons, pas les travailleurs.
Macron reprend la méthode de Sarkozy qui consiste à affirmer que si les travailleurs veulent gagner plus, ils doivent travailler plus. Cela revient à faire des questions de salaire des problèmes individuels. C’est une des façons de remettre en cause les augmentations de salaires collectives, alors que les profits des capitalistes sont à des niveaux insolents et le niveau des salaires extrêmement bas. Ce sont les patrons qui décident du temps de travail, de distribuer ou pas des heures supplémentaires selon leurs besoins. Plus les salaires sont bas, plus ces heures représentent un moyen de pression et de chantage contre les travailleurs. Et donc, plus les patrons peuvent recourir à des heures supplémentaires, plus ils peuvent maintenir les salaires bas. Ces heures supplémentaires sont une arme dans les mains des seuls employeurs.
En même temps, le recours aux heures supplémentaires, qui coûte bien moins cher aux patrons que les embauches, est un moyen pour eux d’accroître l’exploitation. Faire travailler plus, sans augmenter les effectifs et à moindre coût, puisqu’ils bénéficient en plus d’exonérations de charges pour les bas salaires, est un des mille moyens de faire plus de profits sur le dos des travailleurs.
Et ainsi, d’année en année, le chômage augmente, le temps de travail de ceux qui ont un emploi augmente, les profits augmentent… et les salaires, heures supplémentaires comprises, stagnent.