Ford – Blanquefort : manifestation contre la fermeture26/09/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/09/P13_Ford-Bordeaux_C_LO.jpg.420x236_q85_box-1%2C0%2C374%2C210_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Ford – Blanquefort : manifestation contre la fermeture

Samedi 22 septembre, à l’appel de la CGT et de la CFTC de Ford, plus de 500 manifestants ont protesté dans les rues de Bordeaux contre la fermeture de l’usine de Blanquefort dans laquelle près de 900 ouvriers fabriquent des boîtes de vitesses.

Illustration - manifestation contre la fermeture

En tête du cortège, aux côtés des ouvriers de l’usine qui étaient plusieurs dizaines, se trouvaient des délégations des usines Ford de Valence en Espagne et de Sarrelouis et Cologne en Allemagne. Un geste de solidarité dans la lutte largement salué par tous. Derrière se trouvaient des militants syndicaux, des délégations de partis de gauche et de nombreux militants d’extrême gauche, de la région et d’ailleurs. Cette manifestation, la troisième du genre depuis fin mars, est celle qui a regroupé le plus de monde, démontrant que Ford n’en a pas fini avec la contestation et la dénonciation de ses sales coups.

La veille, le ministre Bruno Le Maire était venu à Bordeaux annoncer qu’il n’avait pas oublié les salariés de Ford et que les négociations avec le repreneur belge Punch Powerglide étaient sur la bonne voie. Mais comme l’a déclaré le représentant de la CFTC à la fin de la manifestation, il y a tout lieu de se méfier de cette manœuvre. La moitié seulement des emplois serait concernée par la reprise. Et les travailleurs de Ford sont bien placés pour savoir ce que valent les repreneurs. Il y a dix ans, les pouvoirs publics et Ford ont déjà joué cette comédie du repreneur du site, au travers d’un fabricant d’éoliennes qui a puisé quelques millions dans la caisse avant de faire ses valises au bout de quelques mois. En réalité, Ford avait sous-traité la fermeture avec la complicité des pouvoirs publics, ce qu’un document interne, révélé par la CGT au début de l’année, a confirmé. Le scandale était sans doute trop voyant et, après que les pouvoirs publics eurent promis d’injecter 50 millions d’euros de subventions de 2013 à 2018, Ford avait repris le site. Au passage, plus de la moitié des emplois avait été supprimée.

Aujourd’hui, Ford et le gouvernement pensent qu’ils peuvent rejouer la même partition. Punch a été évoqué dès le début de l’année 2018, avant même l’annonce officielle du désengagement de Ford. Le repreneur permet à Ford d’économiser les millions d’euros, 200 selon certains, qu’il devrait dépenser pour licencier tout le monde. Quant au gouvernement, l’annonce du repreneur est un coup politique avec lequel il croit redorer son blason, avec l’espoir, sans doute partagé par Ford, de lanterner les travailleurs. Mais cette annonce ne doit justement pas empêcher les travailleurs de se battre. Que ce soit pour se voir garantir un emploi ou pour obtenir de meilleures conditions de départ, notamment pour les nombreux candidats à la pré-retraite, les travailleurs devront instaurer un vrai rapport de force.

Comme l’a déclaré Nathalie Arthaud dans un message de solidarité lu à la fin de la manifestation : « Aujourd’hui, comme hier, comme toujours, les travailleurs ne peuvent compter pour sauver leur peau que sur leurs mobilisations collectives, sur la grève qui leur donne les moyens d’aller chercher le soutien des travailleuses et des travailleurs de la région. Pour faire reculer nos adversaires, le patron et les pouvoirs publics, pour être en mesure d’entraîner d’autres travailleurs pour faire la grève, il faudra bien s’unir, chacun avec ses revendications, mais tous ensemble. Les travailleuses et les travailleurs de Ford ne sont pas seuls. Nous sommes tous menacés par l’avidité et la rapacité de la classe capitaliste. C’est pourquoi le combat de ceux de Ford contre leur patron doit être le combat de tous les travailleurs. Ford ne doit pas s’en tirer comme cela. »

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