Dans les entreprises

Renault-Sandouville : pas le droit d’être malade

Dans l’usine Renault de Sandouville, près du Havre, un salarié de 23 ans, en CDI depuis deux ans, a été licencié en juin dernier pour « désorganisation du travail au sein de l’entreprise ».

Avant d’être embauché, il avait commencé intérimaire, comme des centaines d’autres jeunes, pendant de nombreux mois. Il travaillait déjà sur la chaîne de montage avec des postes répétitifs et difficiles. Il n’avait jamais reçu de blâme ou d’avertissement, et n’a été accusé d’aucune faute au travail. Mais depuis son embauche, il avait été arrêté trois fois à cause d’une tendinite persistante, au point de se faire opérer. Une tendinite due aux cadences et aux conditions de travail extrêmement pénibles.

Pour la direction de Renault, qu’un salarié soit en arrêt maladie n’est pas acceptable. À l’entendre, l’absence d’un opérateur sur chaîne est de nature « à désorganiser l’entreprise »... vu le manque d’effectif constant.

Le jeune travailleur a demandé à être réintégré et Renault a refusé. Pour les travailleurs et les militants de l’usine, ce licenciement est aussi une conséquence de la loi Travail de 2016 et des ordonnances Macron de 2017. Ce type de situation se généralise depuis lors, car les indemnités accordées aux salariés licenciés de cette façon sont plafonnées, et donc faibles pour les jeunes embauchés.

Pour un patron comme Renault, licencier ne coûte pas cher.

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