Prime de 1 000 euros : Finalement ce sera... presque rien... ou rien !27/04/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/04/une-2230.gif.445x577_q85_box-0%2C14%2C164%2C226_crop_detail.png

Leur société

Prime de 1 000 euros : Finalement ce sera... presque rien... ou rien !

Sarkozy a fini par trancher le débat sur la prime dite de 1 000 euros, qui provoquait une cacophonie malencontreuse au sein du gouvernement. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le flou domine toujours, mais il est clair qu'on sera à mille lieues des 1 000 euros pour tous.

La prime sera « imposée » aux entreprises du secteur privé « de plus de 50 salariés » uniquement, et seulement si leur dividende augmente - au cours d'une période qui n'est même pas déterminée ! Pour commencer, les dividendes mirifiques versés depuis des années ne feront donc l'objet d'aucun rattrapage. Rappelons notamment que l'augmentation des dividendes des entreprises du CAC 40 a atteint en 2010 des taux très élevés, dépassant parfois 100 %.

Le montant de la prime ne sera pas fixé par la loi. Il fera l'objet chaque année d'une négociation avec les syndicats. 1 000 euros, c'est en fin de compte le montant maximum jusqu'auquel les entreprises bénéficieront d'exonérations et d'un taux de charges sociales de 8 % seulement. Autrement dit, c'est avant tout un cadeau fiscal supplémentaire pour les entreprises qui versent d'ores et déjà des primes à leurs salariés ou qui voudraient le faire, plutôt que d'augmenter les salaires. Et ce sera justement aussi un prétexte de plus pour ne pas le faire.

La prime obligatoire concernerait potentiellement huit millions de salariés, dit-on. On devine qu'en réalité, beaucoup ne la toucheront même pas, et qu'il s'agira le plus souvent d'une prime symbolique et dérisoire. 1 000 euros par salarié, pour une grande entreprise, ce ne serait encore rien par rapport aux bénéfices réalisés, mais dans la plupart des cas, ce sera sûrement moins.

Quant aux entreprises de moins de 50 salariés, elles pourront bénéficier aussi des exonérations de charges fiscales si elles font le choix d'accorder une prime, mais ce sera « facultatif ». Autrement dit, aux patrons de voir si cela les arrange ou pas, et c'est tout.

Assez de discours et de primes au rabais, il faut des augmentations de salaires dignes de ce nom pour tous les travailleurs !

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