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Leur société
Arrêts maladie : les responsabilités du patronat
Selon le « baromètre de l’absentéisme » publié chaque année à cette époque par des caisses de retraite complémentaire, 47 % des sondés affirment avoir pris un arrêt maladie au moins une fois en 2022, contre 37 % en 2021.
Il n’en faut pas plus pour alimenter la campagne permanente contre la prétendue tendance des travailleurs à s’arrêter pour un oui ou pour un non.
Une autre enquête publiée en avril dernier par l’IFOP permettait pourtant de préciser ces chiffres. Elle affirmait d’abord qu’en 2022 le Covid était resté l’une des principales causes de ces absences, « qu’elles soient liées à une contamination personnelle ou à celle d’un enfant », ce qui relativise quand même les choses.
Mais, au-delà de cette précision, l’IFOP pointe la responsabilité de l’employeur dans la maladie : « Pour plus de 70 % des salariés absents, le dernier arrêt de travail aurait pu être évité avec davantage d’actions de prévention santé et avec une plus grande facilité à évoquer les sujets de santé sur les lieux de travail. »
La réalité que vivent tous les travailleurs est que le patronat les use jusqu’à ce qu’ils craquent. C’est vrai du salarié d’une usine automobile qui se ruine physiquement à suivre des cadences infernales, de la caissière de supermarché souffrant de troubles musculo-squelettiques, mais aussi de toutes celles et ceux qui, à l’accueil d’une banque ou d’un service public, prennent de plein fouet la colère des usagers exaspérés par le manque de personnel. C’est tout aussi vrai des infirmières et des aides-soignantes victimes des réductions d’effectifs.
Face à cela, les travailleurs n’ont pas de raisons d’hésiter à s’arrêter pour se soigner et leur santé physique et psychologique doit passer avant la crainte de représailles patronales. Quant aux médecins, ils ne doivent pas non plus hésiter à signer des arrêts maladie malgré les pressions qu’ils subissent pour en réduire le nombre.