Travail des enfants : une mesure de l’exploitation14/06/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/06/2863.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Travail des enfants : une mesure de l’exploitation

Le 12 juin, à l’occasion de la Journée internationale contre le travail des enfants, l’Organisation internationale du travail a rappelé que 160 millions de filles et garçons, âgés de 5 à 17 ans, sont exploités de par le monde, soit 8,4 millions de plus en quatre ans.

À ce propos, l’Unicef, le fonds des Nations unies pour l’enfance, écrit : « Ces enfants qui travaillent sont partout, mais invisibles : domestiques dans les maisons, derrière les murs des ateliers, cachés dans les plantations. Les pires formes de travail comprennent l’utilisation des enfants comme esclaves, la prostitution, la vente de drogue, le crime ou l’enrôlement comme soldats dans des situations de conflits ou dans d’autres travaux dangereux ». Cette description n’est pas seulement valable pour les pays pauvres où la domination impérialiste a créé les conditions d’une exploitation féroce. Elle vaut aussi pour les pays impérialistes eux-mêmes, et particulièrement aux États-Unis.

Le département du Travail américain relève ainsi une augmentation de 69 % du travail des enfants sur son territoire depuis 2018. Une enquête de février dernier décrit des dizaines de milliers de mineurs isolés, entrés illégalement aux États-Unis, qui n’ont pas d’autre choix que de travailler dans des fermes et dans une multitude de sociétés sous-traitantes de grands groupes industriels, dans une vingtaine d’États. Dans l’agriculture, 30 000 enfants travailleraient à la pièce, jusqu’à épuisement des capacités physiques. On est loin du petit livreur de journaux qui fait sa tournée en vélo avant d’aller au collège, personnage récurrent des feuilletons hollywoodiens.

La seule limite à l’exploitation étant la résistance des travailleurs, le capitalisme renoue et recrée toujours le travail des enfants que ses lois ont proscrit dans les périodes de prospérité et sous la pression des luttes ouvrières. C’est oublier que l’exploitation des enfants ne produit pas seulement des bénéfices éhontés, des malheurs quotidiens et des rapports de l’Unicef. Elle engendre aussi des révoltes et des révolutionnaires, des Gavroches qui seront prêts à monter sur les barricades au premier appel.

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