Fonderie SAM – Decazeville : Renault destructeur d’emplois, gouvernement complice !02/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Fonderie SAM – Decazeville : Renault destructeur d’emplois, gouvernement complice !

Le tribunal de commerce de Toulouse a annoncé vendredi 26 novembre la mise en liquidation judiciaire de la Société Aveyronnaise de Métallurgie (SAM), une fonderie située à Decazeville travaillant en sous-traitance pour l’automobile et employant 340 salariés.

Cela fait plusieurs années que la SAM voit les repreneurs se succéder. Rachetée par le groupe chinois Jinjiang en 2017, mise en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis en liquidation le 16 septembre 2021, l’entreprise comptait le double de salariés il y a dix ans. Le dernier candidat à une reprise, un ancien patron de la fonderie, Patrick Bellity, se proposait de récupérer l’usine pour tout juste 100 000 euros : une bouchée de pain, quand on sait que le conseil régional d’Occitanie lui avait promis une subvention de 900 000 euros et un prêt de 2,4 millions d’euros, l’État ajoutant un million d’euros de subvention et 4,5 millions d’euros de prêts supplémentaires. Mais il y a quelques semaines Renault, seul donneur d’ordre de la SAM, avait fait savoir qu’il ne soutiendrait pas ce projet, le seul à avoir été soumis aux juges, condamnant ainsi l’entreprise à la fermeture.

Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a réagi en faisant les habituelles promesses : « Aucun travailleur ne sera oublié, le site sera réindustrialisé, il y aura des formations », a-t-il déclaré, sans qu’il soit jamais question d’empêcher Renault de détruire les emplois. Car c’est bien la responsabilité du constructeur automobile qui est engagée : après avoir empoché des subventions de l’État, Renault déploie un plan d’attaque de grande envergure contre les travailleurs, ceux du groupe comme ceux des sous-traitants, pour accroître encore ses profits et leur faire payer les frais de la « transition écologique ».

L’annonce du tribunal a choqué, bien au-delà des travailleurs de la fonderie, qui ont symboliquement brûlé leurs cartes d’électeurs pour protester contre les mensonges des politiciens et des pouvoirs publics. L’usine est en grève totale depuis lundi 22 novembre, et les salariés ont organisé une première manifestation à Rodez, préfecture de l’Aveyron.

Autour de l’usine, les témoignages de solidarité se multiplient, avec des pancartes dans les villages, des messages apposés sur les vitres des voitures, ou encore un débrayage des hospitaliers de Decazeville, dont une cinquantaine se sont pris en photo devant le centre hospitalier avec des pancartes « JeSuisSam ». Jeudi 25 au soir, près de 3 000 personnes se sont réunies devant l’usine.

Une fois la décision du tribunal rendue publique, les travailleurs ont voté en assemblée générale la poursuite de l’occupation en avertissant : « Pour nous déloger, il faudra qu’ils emploient la force. » Pour empêcher les grands groupes de continuer à saigner des régions entières, c’est la seule voie à suivre, au coude-à- coude avec les habitants et les travailleurs de la région.

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