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Leur société
Pandémie : nouveau variant, catastrophe annoncée
Panique boursière, fermetures de frontières, restrictions du trafic aérien, le nouveau variant du Covid-19 identifié en Afrique du Sud et baptisé Omicron fait se lever un nouveau vent de panique.
L’OMS évoque un risque élevé car ce variant serait plus contagieux. Les scientifiques ont identifié sur Omicron une trentaine de mutations, ce qui pourrait réduire l’efficacité des vaccins actuels. Moderna et Pfizer ont vu leurs cours en Bourse grimper car chaque rebondissement de l’épidémie est une aubaine pour eux. Ils ont annoncé que leurs chercheurs trouveront la réplique d’ici une centaine de jours. La réponse scientifique ne réglera pourtant pas la question.
Depuis bientôt un an que les campagnes vaccinales ont commencé, plus de la moitié de l’humanité reste privée d’une première dose. En Afrique du Sud, où ce nouvel avatar du Covid-19 a été identifié, 23,8 % de la population seulement ont été vaccinés. Pour l’ensemble du continent africain, la vaccination est estimée à 7 % seulement de la population. Or, les scientifiques sont unanimes à dire que, plus la couverture vaccinale est faible, plus les risques de mutation du virus sont élevés.
Dans la course de vitesse engagée avec le virus, les groupes pharmaceutiques ont toujours considéré les vaccins élaborés par les équipes de chercheurs comme des marchandises, et non comme des remèdes. Alors que, depuis des mois, il aurait fallu produire massivement et acheminer les milliards de doses dont l’humanité a un besoin vital, la seule course qu’ont menée les Moderna, Pfizer ou AstraZeneca a été la course au profit, comme n’importe quel capitaliste de n’importe quel secteur de l’économie. Pour obtenir des vaccins, il faut d’abord payer, et rubis sur l’ongle, car les groupes pharmaceutiques ont encore augmenté le prix des doses vendues à l’Union européenne cet été sous le prétexte des recherches sur le variant Delta.
Devant les décisions des conseils d’administration des laboratoires, les dirigeants du monde entier s’inclinent sans discuter, y compris ceux qui, en parole, ont reconnu la nécessité de suspendre les brevets qui donnent à ces capitalistes l’exclusivité de la fabrication des vaccins.
Même le système Covax, parrainé par l’OMS et comptant sur les dons des pays riches, ne garantira pas une couverture vaccinale pour les pays pauvres car les livraisons restent dérisoires. De toute façon, la fourniture des doses ne garantit pas la vaccination. Celle-ci se heurte aussi à la pauvreté des infrastructures médicales, à la pénurie de soignants, aux réseaux de transport défaillants, à l’insécurité. Le 19 novembre, la Journée internationale des toilettes rappelait que la société actuelle prive 3,6 milliards d’êtres humains d’équipements sanitaires de base.
Ce sont là les conséquences du sous-développement auquel le capitalisme condamne la grande majorité des pays du monde, rendant l’humanité impuissante face à cette pandémie, comme à tous les autres maux de la société.