Bébés nés sans bras : un nouveau scandale sanitaire ?24/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2621.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Bébés nés sans bras : un nouveau scandale sanitaire ?

Emmanuelle Amar, directrice du Remera (Registre des malformations en Rhône-Alpes), ainsi que l’ensemble de son service constitué de cinq personnes, sont menacés de licenciement, si aucune solution n’est trouvée avant le 31 décembre.

Le Remera a été fondé en 1973 après le scandale de la thalidomide, anti-nauséeux qui avait fait naître des milliers d’enfants sans bras entre 1957 et 1962. Dernièrement, ce service hautement utile a mis à jour sept cas de malformations de bébés, entre 2009 et 2014, nés sans bras ou sans mains, dans un périmètre de 17 kilomètres autour d’un même village, situé dans l’Ain. Quatre autres cas similaires ont été signalés en Bretagne et trois en Loire-Atlantique dans un périmètre restreint.

Normalement, dans ce genre de situation, les autorités de santé prévoient de rechercher les causes de ces malformations qui peuvent être d’origine environnementale, liées à l’utilisation de pesticides dans l’agriculture ou à la présence d’usines ou de déchetteries. Pour l’instant, aucun facteur qui expliquerait ces malformations n’a été trouvé. Santé publique France, placée sous l’autorité du ministère de la Santé, a estimé le 4 octobre « qu’il n’était pas nécessaire de mener une enquête plus approfondie », c’est-à-dire qu’elle a décidé de ne rien faire. Et comme la directrice du Remera ne se satisfaisait pas de ces réponses et rendait publique le scandale, il a été décidé de la faire taire.

Mais l’association et sa directrice ne sont pas prêtes à se laisser mourir en silence, elles ont alerté l’opinion publique. Face à cette amorce de scandale médiatique, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a affirmé qu’elle les soutiendrait, arguant que « quand on a un registre qui fonctionne, il ne faut surtout pas l’arrêter ». Reste à voir si les subventions vont être rétablies et si l’enquête approfondie sur l’origine de ces malformations, attendue aussi bien par l’opinion publique que par les parents des enfants malformés, aura bien lieu.

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