Marseille : un partenariat public-privé contesté24/10/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/10/2621.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Marseille : un partenariat public-privé contesté

Lundi 8 octobre, les opposants à un partenariat public-privé manifestaient devant le conseil municipal de Marseille, en dénonçant le coût exorbitant de ce plan pour la collectivité.

Avec ce partenariat public-privé, la municipalité concéderait au privé la démolition-reconstruction de 28 groupes scolaires de type Pailleron, jugés dangereux, ainsi que la construction de six nouvelles écoles. Si ce plan, estimé à plus d’un milliard d’euros, devrait coûter cher aux finances publiques, il rapportera gros aux bétonneurs comme Bouygues ou Vinci.

Les enseignants et les parents d’élèves ont été les premiers à se mobiliser contre la cherté, mais aussi contre l’insuffisance de ce projet. Car il ne concerne en tout que 34 groupes scolaires sur les 444 écoles primaires et maternelles que compte la ville de Marseille. Or l’état de vétusté de ces écoles est général, surtout dans les quartiers populaires, et un grand nombre d’entre elles nécessiteraient des travaux importants sur le bâti, la plomberie ou la peinture.

Ainsi, suite aux récentes pluies, plusieurs groupes scolaires ont pris l’eau. Lundi 8 octobre, une école du 3e arrondissement totalement inondée a dû fermer huit classes sur treize. Le lundi 15, le personnel consterné n’a pu que constater les plafonds effondrés dans des classes et dans un réfectoire d’une école maternelle et d’une école primaire du 14e arrondissement. Les parents s’indignaient que des travaux, attendus depuis des années, ne soient pas réalisés.

À cela s’ajoute le nombre insuffisant d’écoles. Face à l’augmentation démographique, il n’y a pas assez de bâtiments, ni de salles de classe pour accueillir tous les enfants en âge d’être scolarisés. Fin septembre, 240 enfants n’étaient toujours pas inscrits faute de place.

Le manque de locaux a tourné au casse-tête pour le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les écoles classées en éducation prioritaire. Des halls ou des bibliothèques ont dû être transformés à la hâte en salles de classe, une même salle accueillant deux classes.

L’incurie du maire Jean-Claude Gaudin, qui préfère investir dans les projets tape-à-l’œil, ne dédouane pas l’État de ses propres manquements. C’est bien lui qui s’est déchargé de la responsabilité de construire et d’entretenir les écoles sur les municipalités, et celles-ci en ont d’autant moins les moyens qu’elles sont pauvres.

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