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Leur société
Stress au travail : Un accord qui ne va pas harceler le patronat
Les confédérations syndicales et le Medef négocient depuis six mois un accord sur le « harcèlement et la violence au travail », qui doit transposer en droit français un accord européen de décembre 2006. De nombreuses séances ont abouti, le 26 mars, à un texte que les syndicats devaient soumettre à leurs instances.
Selon les extraits qui en ont été publiés dans la presse, ce projet d'accord reconnaît le harcèlement, c'est-à-dire les abus, menaces et humiliations répétés et délibérés dans des circonstances liées au travail. Après les suicides à répétition, notamment à France Télécom, il était difficile de faire moins. Mais de là à reconnaître la responsabilité du patronat, il y a un pas que le Medef ne voulait pas franchir. Ce qui n'est pas étonnant quand on voit comment France Télécom, qui en est membre, freine les procédures pour faire reconnaître, au cas par cas, les suicides en accidents du travail. Tout ce que le Medef a concédé, c'est que l'employeur « procède à l'examen des situations de harcèlement et de violence au travail », y compris au regard du « mode de management » et du « mode de fonctionnement de l'entreprise ». Mais sans qu'il en découle la moindre obligation pour lui. Il ne s'agit en fait que de recommandations laissées à l'appréciation de la direction des entreprises.
Le patronat n'accepte pas si facilement de céder un pouce de son pouvoir d'organiser le travail, même si des textes peuvent décrire en long et en large les conséquences négatives et parfois criminelles qu'entraîne un mode de fonctionnement de l'entreprise tout entier soumis à l'impératif du profit capitaliste.