La raison de cette colère est le ras-le-bol général : contre les conditions de travail, contre les bas salaires mais aussi contre le mépris et le manque de respect de la part de certains médecins. Les négociations annuelles sur les salaires ont été l'étincelle qui a mis le feu aux poudres. Avant la première réunion, la CGT a fait circuler une pétition, pour l'obtention d'un treizième mois et la suppression des trois jours de carence en cas de maladie, qui a recueilli plus de 350 signatures. Suite à la deuxième réunion, 200 travailleurs réunis en assemblée générale n'ont pas voulu attendre la réunion suivante et ont voté la grève à compter du 22 mars.

La grève est très suivie. Les grévistes, en majorité des femmes, ont organisé un piquet de grève à l'entrée du parking de la clinique qui a rassemblé jusqu'à 150 grévistes. Ce piquet de grève joyeux et festif se fait aux rythmes des tambours et de la musique, auxquels viennent s'ajouter les coups de klaxons des automobilistes qui marquent ainsi leur solidarité. La manifestation lors de la journée de grève interprofessionnelle du 23 mars a été l'occasion pour les grévistes de la clinique du Pont-de-Chaumes d'exprimer leur mécontentement, mais aussi leur joie d'être ensemble. Ils étaient près de 250 en tête de manifestation et ont donné un ton combatif à la manifestation qui a réuni près de 3 000 personnes.

La direction de la clinique, qui n'a pas attendu pour demander à la préfecture d'opérer des réquisitions, pensait que la colère des salariés s'émousserait rapidement et a mis trois jours pour répondre aux revendications. Ses propositions ont été ressenties comme une provocation : une augmentation de 1,4 % de la valeur du point et une prime de fin d'année équivalente à celle de l'année passée.

Les grévistes ont donc reconduit la grève. Ils sont aussi intervenus auprès de la direction pour que cessent les pressions de la hiérarchie sur les travailleurs en CDD, présents dans la clinique. La clinique qui accueille habituellement 300 patients est fermée depuis le vendredi 26 mars, mis à part le service de dialyse.

Les grévistes sortent quotidiennement manifester, ils se sont adressés aux travailleurs des autres cliniques de Montauban ainsi qu'à ceux de l'hôpital. Le samedi 27 mars, l'UD CGT, profitant de la présence de Bernard Thibault dans la région, a organisé une manifestation de soutien devant la préfecture de Montauban. Malgré la pluie, plus de 150 grévistes ont rejoint en manifestant le rassemblement qui a compté jusqu'à 250 personnes lors du pique-nique qui a suivi. Comme lors des autres manifestations, l'ambiance était joyeuse et déterminée. Cela tranche vraiment avec les rassemblements et autres manifestations vécus à Montauban.

Dores et déjà, les grévistes ont appris la solidarité et pu mesurer la force qu'ils représentent collectivement. La lutte continue pour faire céder la direction.