Pour la justice, le conseil d'administration est seul juge de la répartition des profits31/03/20102010Journal/medias/journalnumero/images/2010/04/une2174.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Pour la justice, le conseil d'administration est seul juge de la répartition des profits

La plainte d'un « petit actionnaire » du groupe Vinci, qui s'estimait lésé par les rémunérations faramineuses accordées à son ex-PDG Zacharias, est à l'origine du procès. La direction actuelle de Vinci, qui avait évincé Zacharias de son poste en 2006, a appuyé cette plainte en se portant partie civile. Cependant la société n'a présenté aucune demande de récupérer une partie de ce qu'elle avait versé à son PDG, « afin de ne pas ouvrir la boîte de Pandore des mécanismes de rémunération et de leur contrôle au sein de la société comme de toutes les grandes sociétés françaises, surtout celles cotées en Bourse », a expliqué le journal économique La Tribune. L'avocat du groupe Vinci a d'ailleurs contesté à la justice le droit de se prononcer sur cette affaire : « Êtes-vous juges (...) en lieu et place des conseils d'administration ? », a-t-il lancé au tribunal. Et il a été entendu : « Nous n'avons pas à juger de la gouvernance des entreprises et monsieur Zacharias est donc relaxé », a déclaré la présidente du tribunal en conclusion du procès.

Carte blanche est donc laissée au conseil d'administration de la société, qui est seul juge pour savoir si les décisions du PDG sont conformes aux intérêts des actionnaires, et dans le cas contraire de le remercier, dans tous les sens du mot. Dans ces conseils d'administration, il n'est jamais question ni des intérêts des salariés du groupe, ni de ceux de l'ensemble de la population. Or les travailleurs du bâtiment ont fait la fortune de Vinci, groupe issu de la Société générale d'entreprise qui fut un temps la filiale BTP de la Générale des eaux. Quant à la population, elle est directement concernée, puisque Vinci facture les travaux publics (routes, ponts, etc.) aux collectivités locales et à l'État, et perçoit les péages d'autoroutes, les parkings, etc. Il paraît donc légitime que tous ceux qui sont concernés aient la possibilité de prendre connaissance de la comptabilité des sociétés, pour s'opposer à la rapacité d'un PDG, sans oublier que derrière lui se cache celle des actionnaires.

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