Copenhague : Beaucoup de bruit pour rien23/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2160.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Copenhague : Beaucoup de bruit pour rien

Le sommet de Copenhague s'est terminé sur un constat d'échec, parfaitement prévisible, tant les dirigeants du monde capitaliste sont plus soucieux de défendre les profits de « leur » bourgeoisie que des menaces qui pèsent sur l'environnement.

« La montagne a accouché d'une souris, et elle n'est même pas verte. » Cette formule d'un écologiste amer résume assez bien la situation : malgré les déclarations solennelles qui annonçaient cette conférence comme « susceptible de changer le monde », rien n'a changé. Avant comme après Copenhague, les industriels, principaux responsables de la pollution, pourront continuer de faire ce qu'ils veulent.

Les capitalistes étaient d'ailleurs fort bien représentés à Copenhague : d'abord directement, via certaines ONG cachant en fait des groupes de pression directement financés par les grandes entreprises, comme Foratom, lobby des industriels du nucléaire, ou l'ACEA, Association des constructeurs européens d'automobiles. Mais également par leurs fidèles serviteurs, les chefs d'États et ministres des pays riches. Rien d'étonnant, dans ce contexte, à ce qu'un participant ait confié à la presse en quittant le sommet : « Nous ne discutons pas avec des responsables politiques, mais avec des hommes d'affaires. »

Aucun accord contraignant

La seule chose qui soit sortie de cette comédie, c'est un accord parfaitement flou, vague et non contraignant, affichant quelques bonnes intentions et un ou deux voeux pieux sur la limitation du réchauffement climatique, ainsi que la volonté affichée de lever des fonds pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Bel exemple de précision, le texte final convient que les quelques milliards alloués à cet objectif viendront... « d'un grand nombre de sources ». On ne saura évidemment pas lesquelles.

Pour le reste, la décision finale consiste... à remettre la décision finale à plus tard.

Les pays pauvres montrés du doigt

La presse a largement commenté le duel entre le président américain et les dirigeants chinois, se renvoyant la responsabilité de l'échec de la conférence - ainsi que les gesticulations d'un Sarkozy essayant de se rendre intéressant.

S'il est vrai que ni les dirigeants chinois ni les dirigeants américains n'étaient prêts à faire le moindre effort - pas plus d'ailleurs que les chefs d'État de l'Union européenne - cela ne signifie pas que leurs responsabilités soient les mêmes. Ce sont bien les industriels des pays riches qui polluent la planète et dévorent les ressources naturelles depuis des décennies. Et maintenant, voilà leurs représentants qui jouent les donneurs de leçons face à des pays comme la Chine et l'Inde qui accèdent à leur tour au développement de leur industrie.

En réalité, l'écologie et la protection de la planète ne sont que prétextes, notamment pour les représentants de l'impérialisme américain venus à Copenhague, qui n'auraient accepté un accord contraignant... que pour leurs concurrents.

Les préoccupations environnementales n'ont pas grand-chose à voir avec tout cela. Et tant que les capitalistes et leurs représentants seront aux commandes de la société, la planète aura du souci à se faire.

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