Dans notre courrier : Les tribulations d'une voyageuse23/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2160.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dans notre courrier : Les tribulations d'une voyageuse

Je suis amenée à circuler régulièrement par le train sur la ligne Orléans-Paris et sur les lignes de la région Centre. Cela fait plusieurs années que la situation sur ces lignes s'est dégradée. Comme 7 000 à 8 000 voyageurs qui chaque jour empruntent la ligne entre Orléans et Paris pour se rendre à leur travail, je ne pourrai faire état de tous les incidents qui ont eu lieu ces deux dernières années. Combien de fois ne suis-je pas arrivée en retard, ou sans savoir pourquoi on restait en rade sur les voies pendant 20 ou 30 minutes.

Alors la neige a bon dos. Voici mon témoignage sur les dix derniers jours de voyage par le train. Le vendredi 11 décembre, je me trouvais à Nevers, devant rentrer à Orléans. Au moment de prendre mon train prévu à 21 h, les cheminots m'apprennent qu'il est supprimé. Non parce qu'il y a grève, mais parce qu'il n'y a pas de conducteur. C'était le dernier train pour la soirée...

Le lundi 14, je tente de repartir de Paris vers Orléans. Arrivée à la gare d'Austerlitz, aucun train n'est affiché. Toutes les quinze minutes, on nous annonce « un retard probable de 15 mn... », puis « train supprimé ». Des centaines de voyageurs restent debout, dans le hall de la gare, dans le froid et les courants d'air, car si un train s'affiche, il ne faut pas le râter. Ce qui finit par arriver et on partit entassés dans un train, sans chauffage. Là, pas de télévision, ni de radio pour montrer « les passagers pris en otage ».

Le vendredi 18 décembre, dix malheureux centimètres de neige étaient tombés. Aucun tram ou bus ne circulait à Orléans. À la gare de Saint-Cyr-en-Val, près d'Orléans, la plupart des trains étant annulés, je partageais un café, offert par l'employée du guichet, avec des cheminots qui depuis le matin essayaient de se rendre à Argenton-sur-Creuse dans l'Indre pour... réparer des caténaires.

Je terminerai en reprenant les propos de nombreux voyageurs entendus ces jours-ci : « Mais comment ils font pour aller sur la lune ? ».

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