Peugeot Sochaux : Une pétition contre le licenciement d'un médecin du travail23/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2160.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Peugeot Sochaux : Une pétition contre le licenciement d'un médecin du travail

Aux usines Peugeot de Sochaux, 4 000 ouvriers ont signé en quelques jours une pétition CGT-CFDT pour protester contre la volonté de la direction de licencier un des médecins du travail du plus important secteur de l'usine, le montage. Mais par-delà la situation de ce médecin qui n'a pas été toujours tendre avec les travailleurs et le personnel infirmier, les travailleurs ont compris qu'il y avait une attaque directe et lourde de conséquences pour leurs conditions de travail futures.

Depuis plusieurs années, le docteur Margaret Moreau, lors de la présentation de son bilan annuel au CHS/CT et ensuite au comité d'établissement, signalait une progression des TMS (troubles musculo-squelettiques) dont étaient victimes les ouvriers de fabrication. Cette contestation des conditions de travail imposées aux travailleurs s'est poursuivie, est devenue publique, et la CGT s'en était fait le relais auprès des ouvriers par de nombreux tracts.

Depuis plusieurs mois, le Dr Moreau ne voulait plus cautionner les multiples pressions de la hiérarchie sur les ouvriers de fabrication et a mis plus particulièrement en cause les objectifs de la direction. Voici des extraits de courriers qu'elle avait adressés à la direction et aux membres du CHS-CT : « Médecin du travail depuis vingt ans dans un secteur de lignes, j'assiste depuis 2007 à une accélération de l'application du LEAN (dernier procédé à la mode pour accroître la productivité) et les impacts sur la santé physique et psychique des salariés : accroissement et aggravation des troubles musculo-squelettiques, épuisement physique et moral, accidents cardio-vasculaires, lettres de détresse, tentatives de suicide. La perte des postes dits légers en ligne, la standardisation des postes s'accélèrent sans possibilité de modulation pour se pencher sur l'aspect humain. Ne compte plus que l'augmentation des charges d'activité par poste (...) ».

C'est ainsi que ce médecin avait été amené à déclarer des salariés « aptes sur tel poste, mais avec une aide », obligeant ainsi légalement la maîtrise à mettre un deuxième ouvrier sur ce même poste. Un exemple de ce que la direction n'a pas toléré plus longtemps. Car la politique de Peugeot depuis le printemps 2009, c'est une pression maximum sur chacun. Les samedis travaillés et obligatoires ne se comptent plus. Des ouvriers de 58 ans sur chaîne finissent d'user littéralement leur santé pour que les profits de PSA continuent de grimper.

Aux dernières nouvelles, la direction a préféré ne pas licencier le Dr Moreau, préférant la pousser à prendre la porte avec un arrangement financier. Mais elle n'a pas pour autant mis au pas les travailleurs, leur réaction en témoigne.

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