Énergies renouvelables : Source de développement durable... des profits23/12/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/12/une2160.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Énergies renouvelables : Source de développement durable... des profits

Avant l'ouverture de la conférence de Copenhague, 700 patrons, sous l'égide du prince Charles d'Angleterre, ont signé une déclaration appelant à une réussite de la réunion. Parmi eux des dirigeants de trusts internationaux (BP, Siemens, Pepsico, Ericsson...) et une foule de petites entreprises du monde entier.

Certains de ces patrons sont peut-être animés par un souci écologique. Mais pas seulement : leur déclaration indique qu'un succès à Copenhague « entraînera des investissements supplémentaires et soutiendra les efforts actuels pour revigorer la croissance de manière durable ».

Si l'objectif est moins de rejets de carbone, c'est aussi davantage d'investissements et surtout d'aides de la part des autorités. Aides qui seules permettent de développer les énergies dites « renouvelables » qui sont à la mode : éolien, solaire, etc.

Ainsi, en France, le prix d'achat par EDF de l'électricité éolienne à un producteur est de 82 euros le mégawatt-heure, soit le prix de vente par EDF du courant à un consommateur particulier (pour l'industriel c'est encore moins cher). On évalue le prix de revient de l'électricité éolienne au double et peut-être au triple du prix de revient de l'électricité nucléaire. Par rapport à l'électricité qui provient des centrales thermiques, la différence est moins forte, mais l'éolien est toujours plus coûteux.

Quand les éoliennes ont commencé à se répandre en France, les bénéficiaires étaient souvent des individus, des agriculteurs par exemple, qui installaient une ou deux machines. Mais la manne des subventions s'est révélée si forte que les grands groupes s'y sont mis et aujourd'hui, en tête, on trouve EDF et GDF-Suez notamment.

En Espagne l'entreprise leader est Iberdrola, premier producteur mondial d'électricité éolienne, qui est aussi le plus gros producteur d'énergie nucléaire ibérique. On peut parfaitement être à la fois vert et nucléaire... Iberdrola vient d'emporter un énorme marché de parcs éoliens aux États-Unis et en attend une subvention représentant 502 millions d'euros.

L'éolien a généré de grosses entreprises de construction des machines, le danois Vestas, premier du monde, et bien d'autres. La Chine s'y met aussi. Il s'agit souvent dans ce pays d'entreprises occidentales qui y sont installées, comme Canadian Solar qui n'est pas précisément d'origine chinoise...

Ce qui vaut pour les éoliennes vaut également, mais à échelle plus réduite, pour le solaire, ou dans un autre domaine pour les « agrocarburants ».

La moitié de la récolte de canne à sucre du Brésil, au moins 10 % du maïs américain et une bonne part des betteraves de France, (chacun d'eux étant premier producteur mondial dans leur catégorie)pour ne citer que ces trois exemples, servent à fabriquer ces « agrocarburants », là aussi à coup d'aides diverses des États.

Bref, une bonne partie des énergies dites « renouvelables », dont on peut par ailleurs discuter de leur intérêt pour la société, n'existent qu'à coup de subventions payées soit par les contribuables, soit par les consommateurs (dans le cas d'EDF). Mais, après tout, est-ce tellement différent de ce qui se passe pour l'ensemble des industries et de la finance ?

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