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Enseignement : Les médias et le mouvement à l'éducation nationale
Une grande partie de la presse et des médias a été prise de graves troubles de la vision lorsqu'il s'est agi de rendre compte du mouvement des personnels de l'Éducation nationale.
Il leur a tout d'abord fallu un certain temps pour découvrir la grève des enseignants des lycées professionnels. Le refus de la part des enseignants de ces prétendues " réformes " qui réduisent en particulier l'enseignement théorique ou général des élèves, n'étaient pour ces fins limiers de l'information que des réactions archaïques ou marquant l'" immobilisme " de ce " mammouth " qu'Allègre avait popularisé.
Le quotidien Le Monde titrait le lendemain de la grande manifestation parisienne du 24 mars : " Les manifestations d'enseignants ont rassemblé deux fois moins que la semaine précédente ", oubliant de préciser que cette manifestation était nationale et se déroulait à Paris, alors que la précédente, celle du 16 mars, était régionale et décentralisée.
Quant au mouvement lui-même, bien peu de journalistes ont fait l'effort d'aller le voir de près, et encore moins d'en rendre compte, se contentant des déclarations syndicales. Ils n'ont guère manifesté d'intérêt pour ce que pensent les grévistes eux-mêmes et ce qui se passe au niveau de leurs différentes assemblées et autres coordinations.
A défaut d'être curieux, certains journalistes se sont au contraire complu à désinformer. Ainsi, par exemple, avant la journée du 24, certains d'entre eux répétaient à l'envi sur les ondes que les parents et les chefs d'établissements ne soutenaient plus le mouvement. Pour ce genre de journalistes, tout comme le sérieux consiste à réduire les grévistes aux syndicats, il peut consister à assimiler les parents aux organisations de parents d'élèves, telle la FCPE dont la direction nationale est écartelée entre son appartenance majoritaire au PS et la sympathie des parents, et de nombre de ses organisations locales et départementales, pour les grévistes. Quant aux chefs d'établissement, ils ont dû apprendre, à l'occasion, qu'ils avaient été jusqu'alors dans le mouvement, ce qui n'a été le cas que d'une infime minorité d'entre eux !
Cette vaste entreprise de désinformation n'a en tout cas guère eu d'effet, ni sur l'opinion publique, ni sur le moral des grévistes. En revanche, à cette occasion, nombreux parmi ces derniers ont été outrés de la partialité et de la hargne antigréviste de ce petit monde des " informateurs " patentés.