Thibault ne s'aligne pas sur Jospin31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Thibault ne s'aligne pas sur Jospin

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a déclaré dans une interview publiée dans le quotidien Le Monde du 24 mars, en réponse au projet de Jospin visant à aligner le temps de cotisations pour la retraite des fonctionnaires sur celui des salariés du secteur privé, qu'il serait plus juste de revenir aux 37,5 annuités de cotisations pour tout le monde.

Cependant, quand Balladur avait imposé les 40 annuités pour les salariés du secteur privé, les syndicats, la CGT incluse, n'avaient pas mené une campagne bien vigoureuse contre son plan ; bien plus timide en tout cas que celle de 1995, organisée à l'initiative de FO et la CGT, contre le plan Juppé qui visait à remettre en cause (déjà) les systèmes de retraite des cheminots et, plus généralement, ceux de la fonction publique. Une riposte qui avait contraint Juppé à baisser piteusement pavillon.

L'attitude de Thibault, quelques puissent être ses arrière-pensées, ses non-dits, rompt heureusement avec la stratégie du stylo et de la concertation à tout prix, et surtout à n'importe quel prix, dont il s'était fait le champion ces derniers mois. Elle se distingue de celle, sans surprise, de la dirigeante de la CFDT Nicole Notat qui, faisant une nouvelle fois et comme en 1995 chorus avec la droite... et les dirigeants du PS, reproche à Jospin de ne pas y aller plus franchement et s'inquiète de sa volonté d'aller jusqu'au bout de la réforme.

Nombre de militants de la CGT, confrontés aux salariés et salariés eux-mêmes doivent, à juste titre apprécier les propos plus déterminés de leur dirigeant. Reste maintenant à passer de la parole aux actes, et à faire en sorte que l'alignement de la durée des retraites se fasse dans le bon sens, celui du retour aux 37,5 années, et non sur les 40 années souhaitées par Jospin et son gouvernement pluriel.

Partager