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- Lutte ouvrière n°1655
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Leur société
Régularisation des sans-papiers !
La politique du gouvernement vis-à-vis des étrangers sans papiers, qui condamne des dizaines de milliers de travailleurs en situation irrégulière à vivre dans la misère et la clandestinité, a tendance à se durcir encore un peu plus.
Refus de réexaminer les dossiers, condamnations, arrêtés de reconduite à la frontière, détentions, expulsions : tout est fait pour tenter de démontrer aux " sans-papiers " qu'ils n'ont pas d'autre choix que de renoncer à vivre en France, alors qu'ils y vivent pour la plupart depuis de nombreuses années.
Dans le département de Seine-Saint-Denis où 14 000 sans-papiers ont été déboutés de leur demande, la situation est révoltante. 17 des 49 dossiers dont le réexamen avait été promis lors d'une grève de la faim sont toujours en souffrance chez le préfet. Quant à ceux qui ont eu des récépissés provisoires de courte durée, ils appréhendent le moment du renouvellement.
Par ailleurs, toujours en Seine-Saint-Denis, ce sont chaque jour des centaines d'étrangers qui font la queue pour obtenir un quelconque titre de séjour ou son renouvellement. Chaque matin seuls quelques tickets sont distribués à chaque file. Les autres sont priés de revenir le jour suivant. Certains arrivent dans la nuit, ou la veille au soir, dans l'espoir de passer enfin. Mais à plusieurs reprises, impitoyablement, les policiers sont intervenus pour disperser ceux qui faisaient la queue, en n'hésitant pas à utiliser des bombes lacrymogènes.
A Lille où des sans-papiers, précédemment chassés du CHR de Lille, occupaient depuis le 15 mars le foyer de l'Ecole de l'Institut d'Etudes Politiques, les forces de l'ordre sont intervenues samedi 25 mars à 6 heures du matin, pour les jeter dehors, manu militari, malmenant les étudiants qui s'interposaient.
Enfin, dans la nuit de dimanche 26 à lundi 27 mars, la police a évacué les étudiants sans papiers qui occupaient depuis plus de deux mois le grand amphithéâtre de l'Université de Paris-VIII (Saint-Denis - 93).
Ce que le gouvernement oppose à ces dizaines de milliers d'hommes et de femmes qui veulent vivre normalement dans ce pays n'est rien d'autre qu'une fin de non-recevoir odieuse.