Voir : Les rois du désert31/03/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/03/une-1655.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

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La région du sud de l'Irak, ravagée par les bombardements des grandes puissances, effectués sans relâche du 16 janvier. à la fin février - 1991, lors de la guerre du Golfe, voilà le cadre de ce film.

Cette histoire de baroudeurs à l'américaine commence juste après que Saddam Hussein a dû accepter le cessez-le-feu aux conditions des grandes puissances, qui refusaient que le dictateur d'un pays sousdéveloppé annexe le Koweït, émirat érigé en Etat pour mieux s'approprier le pétrole que son sous-sol renferme. Campant au milieu du désert, des GI's fêtent la victoire de la façon violente et stupide propre à tous les militaires, frustrés d'avoir joué dans cette guerre un rôle trop passif à leur goût. Quatre d'entre eux s'échappent alors, pour une simple et courte promenade pensent-ils, afin de ramasser le " trésor " de lingots d'or que Saddam Hussein aurait dérobé au Koweït et dont ils viennent de découvrir la planque. Après bien des péripéties violentes, dont ils ne sortiront pas indemnes, ni moralement ni physiquement, ils parviendront à peu près à leur but.

Le film dépeint ces petits aventuriers comme des tueurs courant après un magot, mais il en fait aussi des héros, conservant un fond de bonté et d'humanité, permettant une conclusion de l'histoire très dans le ton " happy end " conventionnel.

Cependant, l'intérêt du film est de dresser tout de même un réquisitoire contre la guerre en général, horrible, barbare dans ses moindres détails. Il montre en particulier certains aspects de la guerre contre l'Irak qui, à l'époque, ont été complètement occultés par la propagande 'occidentale, qui expliquait qu'il s'agissait là d'une guerre "propre", avec des frappes " chirurgicales " détruisant les objectifs matériels mais épargnant les populations.

Le film évoque ainsi quelques aspects particulièrement révoltants de cette guerre: l'humiliation des prisonniers terrorisés, ne comprenant rien à des ordres hurlés en anglais; la population civile démunie de tout, suppliant pour de la nourriture et des médicaments ; les enfants courant dans un champ de mines; des pélicans agonisant dans une mare de pétrole; et aussi tous les opposants à la dictature de Saddam, encouragés à se soulever puis cyniquement abandonnés à leur sort.

Les similitudes des situations que vivent les peuples sont également évoquées, au cours d'un dialogue poignant entre un des héros du film, capturé et torturé par les Irakiens, à qui son tortionnaire confie que, tout comme lui, il s'est engagé dans l'armée uniquement pour la paie et qu'il a été formé, y compris aux interrogatoires sadiques, par des militaires américains, pendant la guerre Iran-Irak.

Ce film montre des aspects odieux et monstrueux de la guerre des puissances impérialistes contre l'Irak et sa population, qu'il est bon de rappeler alors même que cette guerre se poursuit, par des bombardements périodiques et par un embargo sur tous les biens de première nécessité, embargo meurtrier pour la population du pays.

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