Leur société

Enseignement professionnel : fournir des stagiaires aux patrons, ou enseigner ?

À l’occasion de son intervention télévisée, Macron est revenu sur la réforme des lycées professionnels, qu’il avait dû suspendre en janvier dernier.

Son projet initial d’augmenter de 50 % les temps de stage, et donc de réduire le nombre d’heures d’enseignement, s’était heurté à une forte résistance des enseignants. Une telle réforme aurait été une marche de plus dans la transformation du lycée professionnel en centre d’apprentissage. De plus, ce projet paraissait impossible à appliquer. Les sondages faits auprès de patrons de l’industrie, entre autres, relevaient tous que ces derniers n’étaient pas prêts à accepter aussi longtemps des jeunes de 15 ou 16 ans dans leur entreprise.

Macron veut donc revenir à la charge, avec une nouvelle mouture qui consisterait à augmenter le temps de stage en terminale lorsque les jeunes ont acquis des notions professionnelles et sont plus âgés. L’intégration de cette réforme dans une future loi Travail serait en soi un symbole de ce retour en arrière vers une époque où les jeunes devenaient apprentis dès 13 ans.

Cette nouvelle proposition sera peut-être au goût du patronat en lui permettant de disposer d’employés gratuits ou presque. Pour les enseignants, elle se traduira par une baisse du nombre de postes et pour les élèves par une réduction des enseignements théoriques professionnels et généraux. Elle est dans la continuité des réformes appliquées depuis plus d’une vingtaine d’années, qui ont dégradé les conditions d’enseignement et réduit drastiquement le temps scolaire accordé aux jeunes des classes populaires orientés vers un métier.

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