En 2022 déjà, dans les moyennes et grandes surfaces, ces achats s’étaient contractés de 2,2 %. Puis au premier trimestre 2023, le recul s’est accentué avec 5 % d’achats en moins, comparé à la même période l’an dernier ; et même pour les deux dernières semaines de mars, une chute de 7,2 % et 9,2 % !

Les entreprises de la grande distribution ne souffrent pas de cette baisse des ventes. Les prix auxquels elles vendent ont augmenté, pendant qu’elles s’acharnent à réduire ce qu’elles-mêmes payent à leurs fournisseurs. L’inflation n’empêche donc absolument pas les profits d’être au rendez-vous pour les capitalistes du grand commerce.

Par contre les ménages populaires, dont les revenus - salaires, pension de retraites, minima sociaux – sont très en retard sur l’augmentation des prix, se serrent la ceinture. En un an, la consommation d’huile a baissé de 22,8 %, celle de conserves et produits de la mer de 16,8 %, les viandes, fruits et légumes ont baissé de 5 %. En dehors des aliments, sur un an, les familles ont diminué de 20 % en moyenne leurs achats de gants de ménage, de balais et lingettes, de produits WC, de mousses à raser, et de savons de toilette, etc.

L’inflation est une guerre économique menée par l’ensemble des capitalistes, à l’échelle internationale, pour accroître leur part des richesses produites, en réduisant ainsi celle qui revient aux classes populaires. La lutte pour l’augmentation des salaires et leur indexation sur la hausse des prix est pour les travailleurs une question immédiate de survie, avant qu’ils soient en mesure d’arracher à la grande bourgeoisie son contrôle sur l’économie.