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Macron à la télé : plus moche la vie
Alors que personne dans la population n’en attendait rien, le petit monde médiatico-politique a fait semblant de croire que le discours de Macron de lundi 17 avril aurait une quelconque importance.
Macron n’avait rien à dire si ce n’est, sans surprise pour personne, qu’il compte bien poursuivre ses attaques contre les travailleurs et les classes populaires.
Nombre de commentateurs ou de politiciens parlent ou même s’indignent de sa déconnexion, de son arrogance, de son absence de remise en cause. Mais il n’y a là aucune surprise. Quand il s’agit d’imposer une loi contraire aux intérêts de l’immense majorité de la population, et qu’elle rejette comme telle, se justifier est superflu, tant le système politique permet de faire passer des mesures au service de la minorité capitaliste. La seule chose qui varie dans ce système dit démocratique est la compétence et le style des gouvernants pour enrober la réalité de la dictature sociale.
Macron n’a pas seulement brassé du vent. Quand il affirme que « cette réforme était nécessaire pour (…) produire plus de richesses pour la nation », il faut entendre par « nation » ceux qui comptent aux yeux du pouvoir : les riches. Il rappelle ainsi à l’électorat de droite et aux bourgeois son aptitude à aggraver l’exploitation des travailleurs. Et quand il poursuit en évoquant un « pacte de la vie au travail », cela veut dire faire encore plus pour « ramener vers le travail les bénéficiaires du RSA ». Les mesures, déjà en vigueur dans certaines régions, qui imposent aux allocataires du RSA de prendre n’importe quel poste sont une façon de les stigmatiser, mais aussi de tirer les salaires vers le bas. Il y a là une démagogie réactionnaire cherchant à diviser le monde du travail entre ceux qui ont un emploi et ceux qui n’en ont plus. Il s’agit aussi de faire travailler une fraction de la classe ouvrière pour beaucoup moins que le smic. Son discours a été assorti des attaques habituelles contre les migrants, reprises ensuite, en encore plus odieux, par le ministre Le Maire. Là aussi, il s’agit d’une attaque contre les travailleurs et d’une tentative de division.
Chacun des chantiers évoqués par Macron contient ainsi une ou plusieurs mesures contre les travailleurs. Ce n’est pas seulement parce qu’il est arrogant et déconnecté, mais parce que c’est sa feuille de route, dictée par la classe capitaliste qui se moque bien de savoir si c’est lui ou un autre politicien qui l’appliquera.
« Malgré l’opposition rencontrée, je vais poursuivre ma politique et donc continuer et amplifier les attaques », a dit en substance Macron. Les derniers mois ont montré que les travailleurs aussi peuvent amplifier leur réaction. Car derrière Macron, il faut faire plier la classe capitaliste responsable de cette casse sociale.