Dans les entreprises

Sanofi – Marcy-l’Étoile : “Ils ne lâchent rien ? On ne lâche rien !”

Les débrayages pour les salaires, de deux à huit heures, démarrés le 22 novembre, se poursuivent à l’usine Sanofi de Marcy-l’Étoile, avec deux assemblées par jour et des piquets à trois entrées du site.

Le groupe Sanofi s’en tient à ses miettes, 4 % d’augmentation générale, plutôt que de satisfaire les grévistes qui exigent 300 euros net d’augmentation pour tous sans conditions, 6 000 euros de prime pour tous et l’embauche des précaires. Malgré ses 4 milliards d’euros de profit en un seul trimestre, il préfère perdre des centaines de milliers d’euros par jour en jetant des lots entiers de vaccins. Il ne veut pas non plus donner un exemple à tout le pays en augmentant sérieusement les salaires.

À Marcy-l’Étoile, la direction a envoyé des chefs de bâtiment sur tous les piquets pour, dit-elle, « assurer la sécurité des grévistes ». Au départ accueillis poliment, ces yeux de la direction vêtus en jaune fluo, vite surnommés les « stabilos », ont fini par être marginalisés : « Ils disent être là pour notre sécurité alors qu’au boulot, c’est le cadet de leurs soucis. » Des membres de la direction qui venaient assister aux assemblées de grévistes en ont été chassés : « Ici ce sont des AG des grévistes, pas une réunion du personnel ! »

Vendredi 2 décembre, deux heures d’information syndicale rémunérées ont réuni plus de 800 salariés. Rassemblant des travailleurs favorables aux débrayages, elles se sont transformées en assemblées de la grève et les trois principales revendications ont été revotées. Plus de 200 travailleurs ont ensuite manifesté en cortège dans le bâtiment de la direction.

De plus en plus de grévistes commencent à mesurer l’importance des assemblées générales. Comme le formule l’un d’eux : « Quelques chefs viennent nous voir de manière sympathique sur les piquets pour nous dire que ce que l’on demande c’est trop. Certains syndicalistes affirment même que 5 % pourrait nous convenir. Eh bien à l’AG, on est tous là, et on dit non ! Nous qui faisons grève, ce que l’on veut ce ne sont pas des miettes et le résultat du vote est clair ! »

Lundi 5 décembre, les grévistes ont pu discuter de la nécessité d’étendre la grève pour faire reculer la direction. Certains ont proposé un communiqué de presse rédigé sur l’un des piquets. D’autres sont allés interpeller un député et une secrétaire d’État en visite à proximité pour faire entendre leurs revendications. A ce jour, on entend sur les piquets : « On ne se démobilise pas ! La lutte continue ! »

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