Les deux derniers réacteurs de Cattenom ne seront remis en état de produire, au mieux, que fin février 2023. Sur les 56 réacteurs nucléaires du pays, 37 seulement produisent de l’électricité aujourd’hui. La vraie responsabilité de cette situation incombe, comme dans toutes les usines de production, à l’anarchie capitaliste. Comme les autres entreprises, EDF a sous-traité à tout va, réduit les stocks de pièces détachées, limité et repoussé au maximum les opérations de maintenance. Cela fait que les centrales nucléaires sont dans un état lamentable : fissures, corrosion, fuites d’eau, fuites d’huile, les incidents sont multiples. Même s’ils n’ont pas conduit à des catastrophes, ils contraignent EDF à mettre à l’arrêt les réacteurs pour des travaux. Et pour ces travaux, il manque du personnel, car là aussi, les patrons n’ont pas plus embauché qu’ils n’ont formé leurs salariés.

À Cattenom comme dans d’autres centrales, une grève a eu lieu à l’automne. Le chargement du combustible a été retardé sur une tranche. Ces grèves pour les salaires ont été mises en cause dans le retard de remise en route de l’ensemble des réacteurs, c’est un mensonge car ces retards ne se mesurent pas en jours mais en semaines, voire en mois. Mais c’est un écran de fumée bien utile pour masquer la responsabilité d’EDF et des patrons de la filière, qui ont les yeux rivés sur les cours de la Bourse et les profits à court terme. C’est là la vraie raison de l’éventuel manque de courant qui peut conduire à des coupures, voire au black-out.

Ceux qui dirigent ce monde gangréné par la finance n’ont rien prévu pour remplacer les centrales vieillissantes, qu’ils ont fait fonctionner comme ils font fonctionner toute la société : pour faire du profit.