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Leur société
Ecowatt : souriez, on coupe !
Des messages expliquant les gestes qu’il faudrait faire pour éviter les coupures électriques sont diffusés dans les médias. Ils s’inscrivent dans le cadre de la campagne pour préparer la population à payer l’incurie de l’État dans sa gestion des centrales électriques.
Assortis d’un slogan,« Je baisse, j’éteins, je décale », on voit dans ces clips des mains qui éteignent la lumière en quittant la pièce, d’autres qui baissent ou programment des radiateurs, d’autres mains encore qui décalent aux heures creuses le lancement de leur machine à laver. À la radio, des responsables d’infrastructures publiques, tel qu’un gymnase municipal, expliquent que la température va être diminuée cet hiver.
Le gouvernement espère peut-être que cette campagne l’aidera à se dédouaner en cas de coupures. Avec son titre « chaque geste compte », cette campagne voudrait faire croire que tout dépend des comportements individuels. Le bon fonctionnement d’un réseau électrique comportant cent mille kilomètres de lignes à haute tension, des milliers de transformateurs, et alimenté par plusieurs dizaines de réacteurs nucléaires, des barrages et des parcs d’éoliennes, ne relève évidemment en rien des choix des consommateurs. Il relève entièrement d’une politique d’État.
D’autre part, tous les gestes préconisés dans ces clips sont ceux que la population fait déjà, et depuis longtemps. Même sans parler des millions de gens qui sont obligés de vivre dans le froid tous les hivers depuis des années, qui s’amuse à laisser la lumière allumée ? Qui ne calcule pas comment diminuer le chauffage ou comment utiliser les heures creuses ? Peut-être que le seul effet de cette campagne est d’achever de convaincre les travailleurs que le gouvernement vit sur une autre planète.