Délestages : l’école n’est pas prioritaire07/12/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/12/2836.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Délestages : l’école n’est pas prioritaire

Dans une circulaire envoyée aux préfets, le gouvernement annonce que les écoles pourront connaître des coupures de courant à partir de janvier, tout en promettant qu’une même école ne sera pas fermée plus de trois fois, et par demi-journée.

En fait, comme il est incapable de prévoir l’ampleur de la crise énergétique et la rigueur de cet hiver, ces affirmations s’apparentent à de la méthode Coué.

Comme pendant la crise sanitaire, le gouvernement est prêt à sacrifier des journées de scolarité, alors que nombre d’enfants ont été privés ces dernières années d’enseignants, d’heures de cours et que, de l’avis de tous les professeurs, certains peinent à rattraper le retard causé par ces heures perdues. C’est bien sûr particulièrement vrai dans les milieux populaires, qui n’ont pas pu rester connectés, qui n’ont pas bénéficié de cours de soutien payants. Le gouvernement montre la même improvisation, la même impréparation. Ainsi, il prévoit d’informer les familles la veille à 17 heures de la fermeture de l’école pour cause de délestage. À elles de trouver une solution pour faire garder leur enfant ou pour s’arrêter et perdre un jour de travail. Dans les collèges, les familles seront informées par mail, et tant pis si elles n’ont pas Internet ou si elles passent à côté de l’information. Leur enfant se retrouvera devant l’école déserte.

De la même manière, il n’est pas prévu de modifier les trajets des bus scolaires et de les adapter à la situation. Dans nombre d’écoles rurales, les enfants qui ne pourront pas prendre le bus le matin perdront la totalité de la journée. Quant aux internats, le gouvernement prétend qu’ils sont dotés d’une autonomie de cinq heures et pourront faire face aux délestages.

Tout ceci montre que le gouvernement se défausse une nouvelle fois sur les familles et les enseignants pour gérer la situation… sauf si l’envie leur prend de montrer de quel bois ils se chauffent !

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