RATP Bus : la nouvelle prime anti-grève suscite l’indignation02/11/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/11/2831.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP Bus : la nouvelle prime anti-grève suscite l’indignation

« Prêts pour gagner 450 euros de plus ? » Voilà comment la direction de la RATP a informé les conducteurs de bus d’Île-de-France de sa toute nouvelle prime de présence.

À défaut des 450 euros qui manquent sur la fiche de paye pour rattraper l’inflation des dernières années, il s’agirait d’une prime mensuelle, étalée sur trois mois : 100 euros brut le premier, 150 euros le second et 200 euros le troisième... réduite à zéro à la moindre minute d’absence au cours du mois, quel qu’en soit le motif. Même les parents obligés de garder leur enfant malade, les victimes d’accidents du travail ou les conducteurs mis en arrêt après avoir été agressés au cours de leur service subiraient la double peine.

La direction prétend récompenser ceux qui viennent travailler malgré les conditions de travail de plus en plus difficiles. Même le ministre du budget Gabriel Attal s’est chargé du service après-vente, en prétendant qu’il n’y a aucun problème car « qui tombe malade toutes les semaines ou tous les mois ? ».

En réalité, avec cette prime, la RATP se paie une nouvelle campagne de communication pour désigner les conducteurs de bus comme responsables de la désorganisation du service, tout en cherchant à dissuader les travailleurs de déclarer des accidents de travail ou des agressions ou dissuader les parents de rester aux côtés de leur enfant malade.

La direction veut aussi se venger des nombreux conducteurs qui débrayent 59 minutes en début de service et sur des fractions des services en deux parties – auparavant compensés par des primes – sans parler de tous ceux qui ont fait grève le 29 septembre et le 18 octobre pour dénoncer la démolition des conditions de travail et l’effondrement du pouvoir d’achat. Beaucoup de conducteurs sont outrés par ces mesures vexatoires et le cynisme de la direction.

Au fond, en privant aussi de cette prime ceux qui s’en tiennent aux 59 minutes, la RATP leur confirme à sa façon que débrayer ne permet pas de lutter « pour pas cher ». En effet rassembler les protestations et la colère pour frapper tous ensemble donnerait un bien plus grand poids aux travailleurs. Rejointe par les syndicats du métro et la CGT bus, la journée de grève interprofessionnelle du 10 novembre approche, et la direction de la RATP y met ainsi du sien pour qu’elle soit une réussite.

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