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À Lyon : “une même classe ouvrière”

Lors d’un passage à Lyon, Nathalie a rencontré des jeunes travailleurs, dont plusieurs venus d’Afrique.

Face à la montée du racisme, l’un a raconté : « dans mon entreprise, c’est multiculturel. Il y a des personnes qui viennent de partout, des Portugais, des gars d’Afrique, du Brésil, d’Europe... sans les immigrés la boîte s’écroulerait. » Contre l’influence de Zemmour, un jeune Africain a dit : « Il fait du buzz mais, derrière, il y a Bolloré ». Un autre ajoutant : « pour Bolloré, pas besoin de visa ni de titre de séjour, il prend son jet privé et va en Afrique pour exploiter les gens. »

Pour ces jeunes, le rôle de la classe ouvrière est évident : « Le patron, il a plus besoin de nous que nous de lui. On est le portefeuille de l’entreprise. » Apprentis, plusieurs connaissent déjà l’exploitation. Alors qu’il apprenait le français, un participant avait réfléchi aux mots : « L’apprentissage, c’est pour apprendre, ce n’est pas pour produire. »

Le chômage, la précarité, les problèmes de papiers, les divisions qu’entretiennent les patrons et le gouvernement ont nourri une discussion vivante. Les violences que peut engendrer le racisme sont dans les têtes. Ayant vécu dans son pays l’opposition entretenue entre les Malinké et les Peuls, un jeune Guinéen concluait : « C’est une réalité qui peut venir ici. »

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