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Leur société
Guerre d’Algérie : énième promesse d’ouverture des archives
La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a annoncé vendredi 10 décembre que les documents liés aux enquêtes judiciaires de gendarmerie et de police en rapport avec la guerre d’Algérie seraient accessibles au bout de soixante ans, au lieu de soixante-quinze ans. Le pouvoir s’enorgueillit ainsi d’un geste qui arrive avec quinze ans d’avance… ou plutôt avec soixante ans de retard.
Si Macron peut aujourd’hui prétendre donner accès « en avance » à ces archives, c’est aussi que les précédents gouvernements, ceux de gauche compris, ont soigneusement tenu le secret. Après avoir commencé par promettre l’ouverture des archives liées au massacre du 17 octobre 1961 à Paris, le gouvernement Jospin, ministres écologistes et PCF compris, était même allé jusqu’à laisser sanctionner Brigitte Lainé et Philippe Grand. Les deux archivistes avaient pris la défense de l’historien Jean-Luc Einaudi, traîné en justice par Maurice Papon pour avoir publiquement mis en cause sa responsabilité dans les massacres du 17 octobre 1961, alors qu’il était préfet de police.
Qu’est-ce qui sortira vraiment de l’arrêté promis cette fois-ci par le gouvernement ?
Des historiens pourront peut-être accéder à certains faits, certaines familles savoir précisément ce qui est arrivé à leurs proches. Mais la vérité est connue depuis longtemps : la colonisation de l’Algérie a été sanglante dès son premier jour, en 1830 ; les atrocités de la guerre d’Algérie, la torture généralisée et les exécutions sans nombre commises par l’armée française sont de notoriété publique.