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Leur société
Pôle emploi : chasse aux chômeurs renforcée
Le directeur de Pôle emploi vient d’annoncer une nouvelle chasse aux chômeurs. 250 000 inscrits à Pôle emploi vont être contrôlés dans les six prochains mois.
Il y a des métiers « en tension », dit le gouvernement : dans l’hôtellerie, la restauration ou le bâtiment. Et une petite musique a laissé croire que, du coup, les salaires allaient y augmenter pour attirer les travailleurs. Des rencontres entre syndicats et patronat ont été largement mises en vedette dans les médias. Elles n’ont abouti à rien. En revanche, les menaces du gouvernement envers les chômeurs n’ont pas tardé. Il y a quelques semaines, Macron a réclamé un renforcement du contrôle des chômeurs. Puis, la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a immédiatement exigé que les contrôles soient augmentés de 25 %. Et le directeur de Pôle emploi a mis cela à exécution.
D’habitude, Pôle emploi ne déclenche ses contrôles que lorsqu’un chômeur n’a pas justifié d’une « recherche active » lors des douze derniers mois. Désormais, les chômeurs seront contrôlés au bout de trois mois. Les contrôles concerneront les chômeurs qui recherchent un travail dans des métiers en tension, mais aussi ceux qui auront été signalés par une agence pour une raison ou pour une autre, ou encore n’importe quel chômeur, de façon aléatoire.
Plutôt que de trouver du travail, des centaines de milliers d’inscrits à Pôle emploi risquent surtout d’être radiés et de perdre leur allocation. Et puis le gouvernement et le patronat veulent aussi mettre la pression sur les chômeurs, pour les contraindre à accepter les bas salaires et les conditions patronales.
Le dirigeant du Medef, Roux de Bézieux, a déclaré que, pour trouver des salariés, « beaucoup d’entreprises augmenteront leurs salaires en 2022 ». C’est de la poudre aux yeux. Le grand patronat ne veut pas augmenter les salaires. Le gouvernement le sait bien. C’est pour cela qu’il ne donnera pas de coup de pouce au smic. Et dans la fonction publique où il est lui-même patron, il a annoncé que les salaires des fonctionnaires resteront au plancher.
Pour un emploi et un salaire qui permettent à tous de vivre dignement, les chômeurs et les travailleurs n’auront pas d’autre choix que de compter sur leurs propres luttes.