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Guingamp : non à la fermeture de l’hôpital !
À l’appel du comité de défense de l’hôpital public et des syndicats, un millier de personnes ont manifesté dans les rues de Guingamp, dans les Côtes-d’Armor, samedi 11 décembre, pour protester contre la menace de fermeture de la maternité et du pôle de chirurgie.
Après une première manifestation de 600 personnes en octobre, c’est un encouragement pour tous ceux qui sont bien décidés à ne pas laisser faire.
La politique de destruction des services public de santé et de maternité se poursuit, dans la continuité de celle qui a été menée sous la gauche comme sous la droite. En effet le rapport Rossetti, nouveau schéma d’organisation hospitalière, impose une nouvelle politique des groupements hospitaliers de territoire. Il consiste à regrouper les services de chirurgie, maternité et urgences, entraînant la fermeture de nombreux hôpitaux de proximité, dont celui de Guingamp.
Déjà, l’accès aux soins n’est plus assuré pour tous : il manque des médecins généralistes et des spécialistes dans la région. Comment pourrait-il en être autrement puisque, depuis des années, on ne forme plus assez d’obstétriciens, d’anesthésistes, d’infirmières, de médecins et que, par souci d’économies, le gouvernement Macron continue même à fermer des lits en période de Covid ?
Lorsque les directions hospitalières prétendent que c’est pour assurer les interventions dans de meilleures conditions de sécurité qu’elles ferment maternité et chirurgie, personne n’est dupe et la population a mille fois raison de se mobiliser.
La manifestation a regroupé des personnes de tous âges, conscientes que, sans hôpital, « c’est le retour au Moyen-Âge ». Un cortège dynamique arborant de nombreuses pancartes brandies par le personnel de santé « Sauve ton hôpital, un jour il te sauvera », par des parents « Activités bébés et femmes enceintes en soutien à la maternité », par des enfants « J’aime ma mater ».
Des soignants sont intervenus, nombreux, pour dénoncer la dégradation des conditions de travail et d’accueil des patients :
« On est sidérés de voir qu’on puisse imaginer fermer ces services. Pour la population, il est important de maintenir cette continuité des soins et on se bagarre chaque jour pour que ça marche », a déclaré une infirmière du bloc opératoire. Une autre, sage-femme, confiait : « On vit dans l’incertitude, dans un climat très stressant... »
La suppression de la maternité imposerait de faire 30 ou 40 kilomètres de plus pour rejoindre Saint-Brieuc ou Lannion, avec tous les risques liés à la circulation, avant d’être prise en charge, avec le risque d’accoucher dans la voiture des pompiers, dans l’ambulance ou au bord de la route. Un gynécologue s’interrogeait : « Et si un drame se produit au bord de la RN12, qui va en prendre la responsabilité ? »
L’affaire ne va pas s’arrêter là. Les organisations appellent à un nouveau rassemblement en janvier prochain.