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Leur société
Cour des comptes : propagande patronale
« Dans la note sur la santé, nous disons qu’il y a 270 milliards par an de dépenses de santé et un déficit qui va s’accumuler de 130 milliards d’euros sur cinq ans […] Il faut absolument maîtriser nos dépenses de santé et le faire sans austérité. »
C’est ce qu’a déclaré Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et ancien ministre socialiste de François Hollande, à l’occasion de la publication de plusieurs notes sur la situation de la France.
En cette période de crise sanitaire, il s’est senti obligé d’ajouter « sans austérité ». Mais le personnel des hôpitaux et des Ehpad est bien placé pour savoir ce que vaut ce type de discours, toujours suivi de restrictions de personnel ou de moyens.
Concernant l’éducation, Moscovici a mis en avant les 76 milliards de dépenses, somme considérable à ses yeux. Rapportée aux 12 millions d’élèves, elle ne s’élève pourtant qu’à un peu plus de 6 000 euros par élève, deux fois moins qu’en Suisse. Ajoutons au passage que ce chiffre de 76 milliards utilisé par Moscovici englobe les pensions de retraite du personnel de l’Éducation nationale. Le budget consacré à l’enseignement s’élève en réalité à 53,6 milliards d’euros, que l’on peut comparer aux 41 milliards du budget de la Défense, jugé absolument nécessaire par la ministre des Armées récemment. Il faudrait trouver « des gisements de performance », transformer les proviseurs en « managers » a déclaré Moscovici. L’éducation, comme tous les autres services publics, se voit appliquer des critères de rentabilité, comme s’il s’agissait de n’importe quelle entreprise privée.
Ces notes préparent en réalité le terrain pour tenter de faire accepter comme inéluctable un nouveau tour de vis sur les budgets alloués aux services publics.