Dans le monde

Création d’un syndicat chez Starbucks

Des travailleurs de la chaîne de cafés Starbucks ont réussi pour la première fois à créer un syndicat à Buffalo, dans l’État de New York, aux États-Unis.

Fondée en 1971, la chaîne compte quelque 9 000 cafés dans le pays, et la direction était parvenue jusqu’à présent à y empêcher toute présence syndicale. Elle explique sans rire que ses salariés, qu’elle appelle ses « partenaires », ont d’excellents salaires et prestations sociales, et qu’ils n’ont pas besoin de syndicat. En réalité, l’entreprise mène une guerre sans merci aux salariés qui tentent de s’organiser.

Aux États-Unis, la constitution d’un syndicat dans une entreprise est une procédure longue et complexe, incluant un vote majoritaire à bulletins secrets des salariés concernés, sous l’égide des autorités. Un succès local peut faire tache d’huile, et à l’inverse un échec peut décourager d’autres travailleurs. C’est pourquoi, en avril dernier, Amazon avait consacré des moyens considérables pour faire échouer la création d’un syndicat dans un entrepôt à Bessemer, dans l’Alabama.

En août dernier, 50 salariés de trois boutiques Starbucks de Buffalo se sont lancés dans la procédure. La direction a dépêché des cadres pour convaincre les employés de se passer de syndicat. Les cadres ont même payé de leur personne en nettoyant les toilettes des boutiques concernées, etc. En novembre, l’entreprise a aussi annoncé des augmentations de salaire. En vain. Le syndicat a été créé.

Ce succès, aussi limité soit-il, est aux États-Unis une petite victoire pour tous ceux qui veulent défendre leurs intérêts collectifs.

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