Noyades dans la Manche : les gouvernements responsables02/12/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/12/2783.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Noyades dans la Manche : les gouvernements responsables

Les larmes de crocodile versées par les autorités françaises et britanniques après la noyade de 27 personnes, qui essayaient de traverser la Manche le 24 novembre, ont bien vite laissé la place à un concours de démagogie entre les gouvernements des deux pays.

Le nombre de migrants tentant de gagner l’Angleterre par la mer avec des moyens de fortune augmente sans cesse depuis 2018, suite au renforcement des contrôles dans le tunnel sous la Manche et le port de Calais. Leur nombre aurait triplé en un an, mais il n’y avait jamais eu autant de morts que le 24 novembre.

Les heures qui ont suivi ont vu fleurir les déclarations hypocrites : même Darmanin a parlé de drame, dénonçant le rôle joué par les passeurs. Mais, avec leurs murs, leurs patrouilles de police incessantes et leurs dispositifs de surveillance ultra-sophistiqués, ce sont les Darmanin du Continent qui livrent les migrants aux griffes des passeurs.

Il n’a pas fallu 48 heures pour que les gouvernements français et britannique se lancent dans un répugnant concours de démagogie et de nationalisme. Le Premier ministre anglais, Boris Johnson, a écrit une lettre à Emmanuel Macron pour sommer la France de reprendre les sans-papiers arrivés en Angleterre.

Après des années passées à présenter le Brexit comme une solution à tout, Johnson doit trouver comment continuer à jouer sur la corde nationaliste et il a immédiatement diffusé sa lettre sur les réseaux sociaux. Macron a alors fait part de son mécontentement, non pas sur le fond, puisque sa politique antimigrants n’a rien à envier à celle de Johnson… mais pour protester contre le fait que Johnson aurait révélé sa lettre avant que son destinataire ait pu la lire.

Les uns comme les autres ne valent pas mieux que le président biélorusse Loukachenko ou les dirigeants de l’Union européenne qui cherchent à régler leurs différends diplomatiques avec la peau des migrants.

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