Le scandale des tests01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Le scandale des tests

« Testez, testez, testez tous les cas suspects de Covid-19 », supplie l’OMS. En effet, savoir qui est infecté permettrait de limiter drastiquement la propagation du virus, comme l’ont montré les exemples de la Chine ou de la Corée. Mais cette politique de dépistage à grande échelle ne semble pas possible en France.

En effet, les laboratoires de ville n’ont pas assez de masques ni d’écouvillons pour réaliser les prélèvements. D’autre part, les machines qui réalisent les analyses, qui coûteraient entre 100 000 et 400 000 euros pièce, sont fabriquées et vendues par les grands laboratoires. Or ceux-ci, jamais à court d’invention pour garantir leurs profits, « bloquent » ces machines afin qu’elles ne fonctionnent qu’avec leurs propres tests. Par exemple, les machines de la marque Roche n’ont pas pu fonctionner avant le 13 mars, le fabricant n’ayant obtenu l’autorisation de commercialiser ses tests dans l’UE qu’à cette date. Heureusement, 48 CHU et laboratoires de recherche avaient des machines « ouvertes », ce qui a permis de sauver les meubles, pendant que les coûteuses machines « fermées » de Roche et consorts étaient en chômage technique.

Autre problème : les réactifs, ces kits de produits chimiques utilisés pour détecter le virus, sont en rupture de stock, notamment à cause des tensions dans le domaine des transports. Sauf que depuis janvier, le gouvernement aurait tout à fait pu organiser la production de réactifs, ces derniers n’étant même pas protégés par des brevets ! Mais rien n’a été fait.

Le 22 mars, de leur propre initiative, les organismes de recherche publique se sont organisés pour recenser matériels et réactifs qu’ils pourraient mettre à disposition des soignants. Comme d’habitude, ce sont les travailleurs qui vont suppléer aux carences – ou plutôt aux failles béantes – de l’État, bien plus occupé à démolir ce qui reste du Code du travail qu’à mettre l’économie en ordre de marche pour combattre le virus.

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