Côte d’Ivoire : les conséquences aggravées de l’épidémie01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Côte d’Ivoire : les conséquences aggravées de l’épidémie

Nos camarades de l’Union Africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI – UCI) décrivent dans le dernier numéro de leur journal Le pouvoir aux travailleurs ce que signifie pour la population l’état d’urgence instauré en Côte d’Ivoire, et les mesures qui s’imposeraient.

Le gouvernement ivoirien prétend avoir pris des mesures de santé publique pour lutter contre le coronavirus, en annonçant notamment la fermeture des écoles ainsi que du Parlement fantoche à sa botte. Mais ces mesures ne peuvent nullement protéger les travailleurs et les populations pauvres.

Tout le monde peut constater que l’activité dans les entreprises, notamment les usines, continue comme si de rien n’était. Ainsi, par exemple, les postes de travail ne sont pas aménagés alors que les risques de contamination sont réels du fait de la promiscuité. Mais dans ce monde où le profit des capitalistes prime sur la santé des travailleurs et de la population, les exploiteurs peuvent continuer à nous voler et à mettre notre vie en danger avec la bénédiction et la protection de l’État qui est à leur service.

Il en va de même dans les transports en commun. Les usagers sont collés les uns aux autres, les bousculades sont quotidiennes. Que dire alors de la situation dans les quartiers populaires ? Les familles des travailleurs vivent les unes sur les autres, dans la promiscuité, partageant de petits logements, quelquefois sans eau courante, quand bien même il est préconisé de garder une certaine distance entre deux personnes, avec obligation de se laver régulièrement les mains au savon.

Autant dire que les mesures dérisoires prises par le gouvernement relèvent plus du cinéma et ne sont pas faites pour protéger la grande majorité de la population alors que le danger la guette.

Un gouvernement réellement préoccupé par le risque de contamination aurait pris des mesures élémentaires. Il aurait fermé toutes les entreprises non indispensables, avec obligation à l’employeur de payer l’intégralité des salaires des travailleurs, y compris leurs primes, qu’ils soient embauchés, contractuels ou journaliers, et cela pendant toute la durée de la fermeture. Il aurait organisé la distribution gratuite de savon et de gel hydroalcoolique dans les quartiers populaires et l’installation de fontaines et de toilettes publiques. Il aurait pris en charge l’alimentation en eau courante de tous les quartiers et les cours communes, avec gratuité de l’eau durant toute la période, tant que persistera le danger de contamination. Pour mettre fin à la promiscuité dans les habitations des quartiers populaires et dans les cours communes, il aurait réquisitionné toutes les écoles, hôtels, entreprises, cliniques, logements non habités ainsi que les bâtiments en cours de construction et réorganisé les transports en commun en tenant compte des risques de contamination.

Évidemment, les travail- leurs ne peuvent pas attendre de telles mesures de la part d’un gouvernement à la solde des capitalistes et des riches. On ne pourra les y contraindre que par notre mobilisation collective.

Si la crise du coronavirus s’aggrave, le gouvernement finira peut-être par imposer le confinement, comme en Italie ou en France. Cela signifiera alors, pour bien des pauvres, être piégés comme des rats dans leurs bidonvilles, dans la faim et la promiscuité, avec le risque majeur d’y laisser leur peau. Ces quartiers seront quadrillés par les forces armées, aidées peut-être même par les forces armées françaises en place, afin de protéger les quartiers riches.

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