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La société en crise
Contamination au travail : des patrons criminels veulent se couvrir
Des salariés ont constaté que leur patron leur faisait signer une décharge pour l’exonérer de toute responsabilité en cas de contamination au travail.
Faire signer ces décharges de responsabilité est un aveu de la part de ces patrons. Elles signifient qu’ils savent qu’il y a des risques de contamination au travail. Comment ignorer les conditions de transport où souvent les travailleurs sont trop proches les uns des autres, comment fermer les yeux sur la pression de la production et du rendement, qui fait que les distances de sécurité ne peuvent être respectées, comment faire fi de la fatigue qui à son tour devient un élément favorisant les risques de contamination ? Comment prétendre que les moyens matériels (masques, gel, gants, vêtements de sécurité) sont en nombre suffisant pour chacun ?
Certes, ces décharges sont illégales et choquantes, et elles constituent une pression inadmissible. Un délégué CGT de l’Aveyron témoigne : « Les salariés se retrouvent plongés dans une double angoisse : celle d’aller travailler en n’étant pas suffisamment protégés. Et celle de perdre leur emploi s’ils ne signent pas ces documents. »
Face aux risques de plaintes contre les employeurs, les organisations patronales réclament un assouplissement de la législation. Elles souhaiteraient que l’obligation en matière de santé au travail disparaisse, et devienne simplement une « obligation de moyens ». Un responsable patronal, cité par le Journal du dimanche exige : « Il faut sécuriser les chefs d’entreprise qui n’ont pas les moyens de se prémunir face au virus. » Alors que de nombreuses dérogations au Code du travail leur ont été accordées, certains patrons préfèrent anticiper eux-mêmes.