États-Unis : chômage record01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : chômage record

La troisième semaine du mois de mars a vu 3,3 millions de travailleurs s’inscrire au chômage, soit quinze fois plus que la semaine précédente ! Aux États-Unis, la crise économique se répand encore plus vite que le coronavirus.

Pourtant tous les États américains n’ont pas pris encore de mesures de confinement général. En effet l’État fédéral, avec Trump à sa tête, a un temps de retard en la matière. Après avoir nié l’importance de l’épidémie, Trump annonce à présent monstrueusement que 100 000 ou 200 000 morts dans le pays seraient une victoire… car certains ont parlé de deux millions de victimes.

Toutefois la seule décision d’interdire dans tout le pays les rassemblements de plus de dix personnes, entraînant la fermeture des restaurants, des hôtels, des lieux recevant du public, etc., a été suffisante pour déclencher cette première vague de licenciements massifs. Les entreprises peuvent licencier très facilement. Les plus grandes ne s’en privent d’ailleurs pas en temps ordinaire dès qu’elles craignent une baisse de rentabilité. Pour les capitalistes, les travailleurs ne sont qu’une variable d’ajustement de leur économie.

L’assurance chômage varie d’un État américain à un autre. En général, un chômeur perçoit autour de la moitié de son dernier salaire, à condition qu’il ne soit pas un sans-papier non déclaré, un travailleur contraint au statut d’autoentrepreneur, etc. L’allocation chômage n’est perçue que pendant quatre mois, dans la plupart des cas.

Dans l’urgence la Maison Blanche et le Congrès, tout en ouvrant en très grand les vannes du crédit pour les entreprises, ont prévu un chèque de 1 200 dollars pour chaque adulte et de 500 dollars par enfant, et promis d’améliorer le sort des chômeurs. Mais au total, les sommes que l’État fédéral va allouer au bénéfice des ménages sont deux fois moindres que celles qu’il mobilise, pour l’instant, au service des entreprises.

Une conséquence dramatique des licenciements est la perte de l’assurance santé, qui va souvent avec l’emploi. Les soins médicaux sont alors immédiatement hors de portée des familles.

Le chiffre de 3,3 millions d’inscriptions au chômage en une semaine est inédit. Il est cinq fois plus important que durant la pire semaine, en juin 2009, de la phase aigüe de la crise des subprimes. Il est peut-être sous-estimé car de nombreux travailleurs soudainement privés d’emplois se retrouvent face à des plateformes informatiques ou téléphoniques d’inscription au chômage sous-dimensionnées et impossibles à joindre.

Il y a tout lieu de craindre que cette vague de licenciements ne s’amplifie, les États allant certainement basculer dans le confinement les uns après les autres.

Si une guerre est menée en ce moment aux États-Unis, c’est avant tout celle de la bourgeoisie contre la classe des travailleurs, bien plus que celle des autorités contre la propagation du virus.

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