Confinement : police à tout faire01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

La société en crise

Confinement : police à tout faire

Un nouveau décret du 28 mars a renforcé la répression contre ceux qui ne respectent pas le confinement. Il en coûtera 200 euros à une personne verbalisée pour la deuxième fois en quinze jours, et jusqu’à 3 750 euros et une peine de prison pour quatre verbalisations en un mois. Le gouvernement a aussi modifié une nouvelle fois les attestations de sortie.

La police doit assurer l’application de ces règles et parfois ses membres se perdent eux-mêmes dans les demandes du gouvernement. Les abus ne manquent pas. Des travailleurs s’entendent dire que leur attestation n’est pas valide ou qu’ils devraient en avoir deux ; des personnes sont verbalisées parce que leur papier était mal rempli ; des SDF sont verbalisés parce qu’ils ne sont pas restés confinés !

Les règles sont officiellement les mêmes dans les beaux quartiers et les cités ouvrières, mais la situation de la population n’est pas la même et l’attitude des policiers non plus. Ceux-ci sont souvent imprégnés des préjugés les plus répandus, antipauvres, racistes...Ils n’en ont pas l’exclusivité mais contrairement au quidam, ils ont une parcelle de pouvoir dont ils peuvent abuser.

En règle générale, l’État utilise les forces de répression pour faire admettre les inégalités sociales et faire respecter les règles de la société capitaliste, avec des moyens de coercition qui vont des amendes à la prison. L’État couvre même le plus souvent les abus commis par les forces de police, parce que la bourgeoisie en a bien trop besoin pour faire respecter ses lois.

Cela n’empêche pas d’ailleurs l’administration de traiter les policiers avec le même mépris que les autres travailleurs en ne leur fournissant ni masques ni gants alors qu’ils peuvent transmettre ou être contaminés par le virus.

Le respect du confinement est indispensable face à l’épidémie. Mais dans une société où les autorités se méfient de tout ce qui pourrait ressembler à une auto-organisation de la population, elles ne savent le faire respecter que par le recours à une police bien peu préparée à ce rôle social. Elle l’accomplit à sa manière, où la répression a plus de place que la persuasion.

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