L'armée française est donc en première ligne de la coalition de grandes puissances en train de bombarder en Libye. Sarkozy, Juppé et compagnie, qui jouent les matamores depuis plusieurs jours, se réjouissent bruyamment de leur succès diplomatique pour avoir obtenu la résolution de l'ONU qui, avec l'hypocrisie habituelle de la diplomatie internationale, autorise « une zone d'exclusion aérienne ». L'intervention se limite, pour le moment en tout cas, à une attaque par l'aviation. Mais c'est une vraie guerre, avec de vraies bombes, de vrais morts et de vraies destructions. Et les dirigeants ont beau répéter que ne sont ciblés que des objectifs militaires, les victimes dans la population civile se multiplieront. Ceux qui mènent cette guerre le savent bien, eux qui ont inventé l'expression « dégâts collatéraux ».
Les grandes puissances et nos dirigeants affirment qu'ils interviennent pour venir au secours du peuple libyen en train de se faire massacrer par son dictateur. Oui, Kadhafi est un dictateur, oppresseur de son peuple. Mais il l'est depuis quarante ans, et pendant longtemps sous les applaudissements de tous les grands de ce monde ! Les mouvements de menton de Sarkozy ne peuvent faire oublier la réception obséquieuse qu'il avait organisée lorsque Kadhafi était venu à Paris.