Alors qu'elle réduit ses effectifs, La Poste s'est lancée dans la recherche frénétique de ce qu'elle appelle un « complément d'activité pour les facteurs ».

Certains des services qu'elle propose peuvent certes avoir une utilité sociale, comme le fait de rendre visite à une personne isolée et de donner l'alerte s'il y a un problème. D'autres se situent purement et simplement en concurrence avec d'autres sociétés ou artisans, comme le relevé des compteurs de gaz et d'électricité, ou l'installation d'un décodeur TNT chez les personnes âgées. Mais toutes ces prestations ont en commun d'être dûment facturées, en particulier aux collectivités locales avec qui La Poste signe des contrats. L'objectif est d'augmenter le chiffre d'affaires, en profitant du fait que La Poste a déjà des facteurs à pied d'oeuvre dans chaque commune du pays.

Alors que les réductions d'effectifs diminuent de plus en plus le contact humain qu'assuraient naturellement les facteurs et dégradent de façon importante le service rendu aux usagers (courrier parfois reçu beaucoup plus tard, tournées non effectuées par manque d'effectifs...), La Poste développe donc ses prestations payantes. Des bureaux ferment ou réduisent leurs horaires d'ouverture dans les petites communes et les quartiers populaires, mais les commerciaux de La Poste vendent leurs services aux mairies. Et malheur au facteur qui continuerait à donner gratuitement de petits coups de main, comme de prendre le courrier d'un usager pour le porter à la boîte à lettres ! Il y a un contrat payant prévu pour ça.